Caillassés, les policiers ont fini par riposter avec des bombes lacrymogènes. (©Ch.G La Dépêche/Eure-Infos)
Après les manifs de lycéens organisées dans près de 300 établissements la semaine dernière, les élèves des lycées d’Évreux, (Senghor, Modeste-Leroy et Aristide-Briand)étaient appelés dimanche à manifester contre « les réformes agressives du gouvernement et les baisses d’effectifs ainsi que du budget de l’éducation ». « C’est maintenant au tour du lycée Léopold Sédar Senghor d’entrer dans la danse : bloquons demain le lycée », annonçait l’un des nombreux messages relayé sur les réseaux sociaux.
Des appels à la mobilisation parfois assortie de mise en garde. « Nous comptons sur le pacifisme des élèves pour bloquer les lycées. Casser ne nous permettra pas de nous faire entendre ».
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Des casseurs en première ligne
Messages reçus. Dès 7 h 30 plusieurs centaines de lycéens ont bloqué les trois lycées de la ville avant de se retrouver devant les grilles d’Aristide-Briand où le mouvement, qui se voulait pacifiste, a vite dérapé quand un petit groupe d’une cinquantaine de casseurs s’est mis en première ligne pour brûler des poubelles et caillasser les forces de l’ordre.
Véhicules vandalisés, feux de poubelles, les dégradations se sont limitées aux alentours du lycée Aristide Briand. (©Ch. La Dépêche/Eure-Infos)
Cagoulé, visiblement là pour en découdre, le groupe s’est vite dispersé quand les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes pour mettre un terme au rassemblement.
Les gilets jaunes tentent une médiation
Alertés alors qu’ils manifestaient devant la préfecture de l’Eure, plusieurs gilets jaunes sont montés à Aristide-Briand pour tenter de calmer les esprits.
« On a vu des débordements en vidéo, on a préféré monter, cela n’est pas dans le sens de notre mouvement, nous sommes pacifiques » expliquait Antho.
Les gilets jaunes sont intervenus pour tenter d’éviter des débordements. (©Ch.G. La Dépêche/Eure-Infos)
Présent depuis le 17 novembre au rond-point de la rue de Cocherel (Grand Frais), le gilet jaune s’est interposé pendant plusieurs heures entre les forces de l’ordre et les lycéens pour éviter qu’ils ne descendent en centre-ville.
Psychose
Panique à bord. Dans un message adressé à l’ensemble de ses adhérents, l’association Les Vitrines d’Évreux, alertée par la municipalité, a immédiatement prévenu les commerçants.« Des casseurs vont en direction du centre-ville en ce moment même. Soyons vigilants svp ! Après s’être attaqués à Carrefour, ils descendent en centre-ville, ils les suivent à la caméra ! » Un « message de prévention » heureusement resté sans suite pour le centre-ville.
Manifestation gâchée, pour la grande majorité des lycéens mobilisés contre la réforme du Bac. (©Ch.G. La Dépêche/Eure-Infos)
Finalement dissuadés de s’attaquer aux commerces, les casseurs ont fait demi-tour en direction de la gare, avant de s’évanouir dans la nature. Dans le même temps, un autre groupe a tenté de profiter de la confusion dans le centre pour aller sur la zone Carrefour où un magasin de sport a été en parti pillé. Six jeunes ont été interpellés au cours de la matinée.