
Un verger refuge a été planté samedi matin par les enfants de l’école aidés par les parents d’élèves.
Mais où sont passées les chevêches d’Athéna ? Malgré une enquête nationale, le plan régional d’action chevêche mené en 2015 avec le soutien de la Région et du Département sur le secteur de Grozon et ses environs, de nombreux habitants du village ont eu le regret de ne pas retrouver les couples connus sur la commune cette année. Il ne resterait plus qu’une chouette dans le village. Or, on le sait depuis trop longtemps, des menaces pèsent sur l’habitat de ce rapace de petite taille. « À la suite de travaux, pas mal de cavités situées dans les toits des habitations du village ont été bouchées. Elles sont également victimes de prédations, notamment par les fouines », explique Maëlle Ritou, de la Ligue de la protection des oiseaux (LPO). Elles subissent l’agriculture intensive et les pesticides qui appauvrissent la ressource alimentaire, la disparition des vergers anciens, l’abattage des vieux arbres et des haies suite aux remembrements agricoles…
Des nichoirs installés
Grâce à l’appui de la LPO de Franche-Comté et après plusieurs échanges avec le maire Gérard Boudier, le professeur des écoles et quelques habitants, Maelle Ritou, une bénévole de la LPO qui habite le Doubs mais qui a de solides attaches familiales à Grozon a proposé au conseil municipal plusieurs moyens d’action pour faciliter le retour de l’espèce et favoriser la biodiversité de manière plus générale. Ce sont ces propositions qui ont été appliquées lors d’ateliers pratiques programmés vendredi et samedi.
Un verger planté par les enfants
Premier objectif : mettre en place des nichoirs à chevêche afin d’assurer des gîtes « accueillants » et plus sécurisés. Grâce à la visite effectuée avec le maire, des indices et traces ont été localisés sur un secteur partant en point central du toit de l’église. Trois sites adaptés aux habitudes de l’espèce ont été retenus. Un premier nichoir a été installé ce samedi après-midi à l’intérieur du toit de l’église, posé en accroche sur la structure pour limiter la prédation par des fouines. Un autre nichoir sera posé sur un vieux noyer à proximité du projet de plantation. Un troisième doit être positionné en façade de la mairie, côté cour de l’école, afin de compenser l’inaccessibilité des greniers aux chouettes. Ces nichoirs ont été fournis par la LPO de Franche-Comté.
Samedi matin, en mobilisant les élèves et les parents de l’école primaire, un petit verger refuge pour la biodiversité a été planté sur un terrain propriété de la commune situé au niveau de l’école maternelle. Ce verger communal, en faveur de la Chevêche, comprend cinq arbres fruitiers de variété conservatoire financés par le plan d’action chevêche (200 €) et une haie champêtre payée par la municipalité. Ils ont été plantés sur des terrains communaux. Ces arbres fruitiers sont des essences locales rustiques très anciennes : pommier arboisine, belle fille de Salins, etc. Budget global : 400 €.
Les enfants de l’école primaire ont également construit des nichoirs à chevêche et à passereaux et des gîtes à insectes et à hérissons… Ils ont été posés dans le verger et à proximité de l’école pour favoriser le retour de ces espèces plus ou moins menacées.

Vendredi, les enfants ont confectionné des gîtes à insectes, des nichoirs et des pancartes en bois (©DR).

Maëlle Ritou avec le nichoir à chevêche, don de la LPO. Trois nichoirs ont été installés samedi après-midi dans la commune. (©DR)
Christophe Belhomme