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ANALYSE : Benalla, Gilets jaunes, déficit... Le pire est peut-être à venir pour Emmanuel Macron en 2019

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Le mouvement des Gilets jaunes devrait se poursuivre en 2019 (ici le samedi 17 novembre 2018 à Toulouse) et tourmenter encore le président de la République...

Le mouvement des Gilets jaunes devrait se poursuivre en 2019 (ici le samedi 17 novembre 2018 à Toulouse) et tourmenter encore le président de la République… (©Actu Toulouse/Guillaume Laurens)

Un cadeau empoisonné. En pleines fêtes de Noël 2018, au milieu des huîtres et des bûches, Alexandre Benalla est revenu dans l’actualité. L’ancien homme de confiance d’Emmanuel Macron a fait une tournée au Tchad. Jet privé, hôtel 5 étoiles et une nouvelle polémique pour les derniers jours de 2018. L’Élysée se serait bien passé de l’épisode. C’est surtout une sorte de condensé de l’année qui se termine.

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Conquête et jeu de massacre

Pour Emmanuel Macron, 2017 a été l’année de la conquête. Le jeune ministre a surmonté tous les obstacles, bousculé les prévisions et raflé l’Élysée. 2018 est au contraire synonyme d’une lente descente aux enfers. La « Macronmania » a laissé la place à un véritable jeu de massacre. En moins d’un an, Emmanuel Macron n’a pas simplement sombré dans une lourde impopularité. Le chef de l’État est devenu la cible d’un rejet qui vire à la haine dans une partie de la population.

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Les Français adorent détester leurs présidents. François Hollande, Jacques Chirac, François Mitterrand et Nicolas Sarkozy ont reçu des tombereaux d’orties. Mais le 7e président de la Ve République a droit à un traitement particulier. Des milliers de personnes demandent sa démission.

Les « Gilets jaunes », une tempête incomparable

Aucun de ses prédécesseurs n’a vécu une tempête comparable à celle des « Gilets jaunes ». Les fêtes de fin d’année ont un peu apaisé le climat. Mais des Réveillons, organisés sur les ronds-points, montrent la détermination et la profondeur de la mobilisation. Emmanuel Macron est confronté à une véritable Jacquerie, soutenue par une large majorité de l’opinion. Son intensité peut baisser. Sa réalité va perdurer. Le président de la République est sorti de l’œil du cyclone.

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L’équation budgétaire en question

Mais les turbulences vont traverser le Réveillon du premier de l’An. 2019 sera une année agitée. Plusieurs nuages noirs s’annoncent à l’horizon. Le plus important concerne la croissance économique. Le gouvernement tablait sur 1,7 %. Elle est revue à la baisse, 1,2 %. Lors de son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron bénéficiait d’un pétrole peu cher, de taux d’intérêt faibles et d’une croissance porteuse. S’agissant de la nouvelle année, les indicateurs virent au rouge. Le déblocage (en urgence) de 15 milliards d’euros pour faire face à la crise des gilets jaunes complique sérieusement l’équation budgétaire.

Le champion des déficits ?

En 2019, le déficit pourrait dépasser symboliquement la barre des 100 % du PIB. Emmanuel Macron voulait sortir la France de l’ornière. Il risque de devenir le champion des déficits. Le prélèvement à la source ne va pas forcément arranger le tableau économique. Une forte majorité de Français est favorable à ce nouveau mode de paiement de l’impôt. Mais l’impact psychologique risque de peser sur la consommation.

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L’inquiétude du prélèvement à la source

À partir du 1er janvier 2019, les bulletins de salaires vont être imputés de plusieurs centaines d’euros. Fin 2018, la mobilisation des Gilets jaunes a vidé les commerces et leurs tiroirs-caisses. Le prélèvement à la source peut porter un nouveau coup aux boutiques et supermarchés. Emmanuel Macron a intérêt à mettre la pression sur Bercy. Si des bugs informatiques (prélèvements multiples ou erreurs de calcul) frappent les contribuables, le premier épisode de 2019 va virer au psychodrame national.

Le principal défi d’Emmanuel Macron est de conserver sa capacité de réforme. Cette capacité est sérieusement remise en cause par les Gilets jaunes. Le chef de l’État a dû reculer sur la fiscalité carbone et la hausse de la CSG.

Quid des futures réformes ?

Un couac sur la première réforme de 2019 résonnerait comme un requiem. Un dérapage incontrôlé sur le prélèvement à l’impôt montrerait que l’Élysée n’est pas seulement incapable de lancer des réformes. Ce serait la démonstration qu’Emmanuel Macron ne sait pas gérer qu’il met en place. Shakespeare estime que le « pire n’est jamais certain ». C’est vrai.

Mais Emmanuel Macron peut faire brûler des kilos de cierges et collectionner les trèfles à 4 feuilles. Face aux risques qui s’accumulent, le président de la République a besoin d’un capital change digne d’un vainqueur de l’EuroMillions.

Laurent Dubois


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