
Un distributeur de la CIC saccagé dans le quartier des Carmes, à Toulouse, début janvier 2019. (©Archives / G.K. / Actu Toulouse)
Deux mois après le début du mouvement des gilets jaunes, il devient de plus en plus difficile de retirer de l’argent dans l’hypercentre de Toulouse. Et pour cause, depuis le 17 novembre 2018, chaque samedi, avec les commerces, les agences bancaires et les distributeurs sont devenus les cibles privilégiées des casseurs dans la Ville rose. Dernier exemple en date : le saccage de la banque populaire située rue Alsace-Lorraine, par un groupe d’une dizaine d’individus, samedi 19 janvier 2019, lors de l’acte X de la mobilisation.
Formulaires, photocopies de cartes d’identités et autres documents… autant de dossiers jetés dans la rue après l’attaque de la Banque Populaire rue d’Alsace-Lorraine par des casseurs #Toulouse #GiletsJaunes #ActeX pic.twitter.com/lZR7AALDAy
— Maxime GIL (@gil_maxime_34) January 19, 2019
Plusieurs banques subissent en ce moment le même traitement #toulouse #giletsjaunes#ActeX pic.twitter.com/eg0RYSxZKE
— Hugo Murail (@HMurail) January 19, 2019
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« Le retrait de liquide s’est transformé en quête »
La situation commence à devenir vraiment problématique dans le centre-ville de Toulouse, où bon nombre de distributeurs de billets sont hors d’usage. Pour un internaute, « le retrait de liquide s’est transformé en quête ». Une pensée qui résume bien la galère de nombreux clients qui cherchent à retirer de l’argent liquide en ville. Sur Twitter, Gaetan Ladame s’inquiète : « Hier (Samedi, ndlr) encore beaucoup de dab (distributeurs automatiques de billets), agences bancaires et immo se sont fait éclater en fin d’après-midi et en début de soirée ».
C'est comme ça depuis 2 mois à Toulouse le retrait de liquide s'est transformé en quête. Hier encore beaucoup de dab, agences bancaire et immo se sont fait éclater en centre ville en fin d'après midi début de soirée.
— gaetan ladame (@GaetanLadame) January 20, 2019
Une quarantaine de distributeurs « HS »
Façades taguées, vitrines cassées, distributeurs et banques saccagées… Les banques ne sont pas épargnées par les casseurs depuis dix semaines. « Il n’y a pas que les banques qui font l’objet de dégradations, note Pierre Carli, président du directoire de la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées et président du comité d’Occitanie de la Fédération bancaire française (FBF). Il indique à Actu Toulouse :
Une quarantaine de distributeurs sont hors service à Toulouse, dans le périmètre de l’intérieur du canal du Midi. Retirer de l’argent devient plus compliqué. Des quartiers ont été particulièrement touchés, notamment à Saint-Cyprien et aux Arènes, aux Carmes, à Jean-Jaurès ou à Compans-Caffarelli.
Mais est-ce vraiment la galère de retirer de l’argent à Toulouse ? « Si les distributeurs externes ont beaucoup souffert, la plupart des agences bancaires sont équipées de distributeurs internes, rappelle Pierre Carli. Même si c’est plus compliqué dans certains quartiers, on ne peut pas dire qu’il y ait une crise, d’autant que la plupart des Toulousains sont équipés en cartes bancaires et que de très nombreux commerçants acceptent le paiement par carte bancaire. Il y a certes quelques désagréments en centre-ville, mais les banques continuent d’assurer le service à la clientèle », nuance ce professionnel.
Des dégâts qui peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros
Si aucun chiffre global n’a pour le moment été donné sur le montant des dégâts liés aux dégradations des agences bancaires, Pierre Carli estime qu’il seront importants. « Quand une vitrine ou un distributeur sont détruits, le chiffre peut monter jusqu’à quelques milliers d’euros. Quand c’est l’intérieur de la banque qui est saccagé, cela peut monter à plusieurs centaines de milliers d’euros ».
Réouverture ce matin de l’agence @BanquePopulaire à #Toulouse après les grands dégâts lors de la manifestation des #GiletsJaunes. Un vigile est sur place pour la sécurité. #Casseurs #ActeX #Manifestation #France #Banque #Ouverture #19Janvier pic.twitter.com/FT2OkP99Dm
— Guillaume Pannetier (@GuillaumePannet) January 22, 2019
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Des délais de plus en plus longs
Pierre Carli ajoute : « Le premier week-end après les manifestations, toutes les banques ont réparé les vitrines et les distributeurs. Mais depuis plusieurs semaines, les vitrines deviennent rares et chères et les délais des artisans sont de plus en plus longs. Mais chaque banque a sa politique ». Et le au président du comité d’Occitanie de la FBF ajoute : « On ne peut que constater que ces mouvements se poursuivent week-end après week-end, et comme de nombreux Français… on espère que ça va s’arrêter ! ».
Alors qu’un acte XI est déjà programmé à Toulouse, samedi 26 janvier 2019, pas sûr cependant que les agences bancaires se précipitent pour réparer les dégâts. La carte bleue et le paiement sans contact ont encore de beaux jours devant eux.
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