L’homme a été condamné à 6 mois de prison ferme. (©Courrier vendéen.)05
Un homme, contrôlé avec 1,38 gramme d’alcool dans le sang, a contesté le procès-verbal établi par les gendarmes. Mal lui en a pris.
Si ce dossier est somme toute banal, à la barre l’attitude du prévenu est quelque peu déroutante.
Nous sommes le 23 août 2018 en centre-ville de Challans. Il est 6 h 20, les gendarmes procèdent à des contrôles d’alcoolémie. Un père de famille âgé de 33 ans roule en scooter. Il est invité à enlever son casque et à souffler dans l’éthylotest. Il est positif. L’éthylomètre est sans appel, 1,38 gramme.
L’homme a déjà condamné à sept reprises, dont quatre fois pour conduite sous alcoolémie. Il est en récidive puisque condamné la dernière fois en septembre 2016.
« Je ne conduisais pas »
Pourtant, à l’audience, il conteste farouchement les faits, « je ne conduisais pas, je n’étais pas au guidon de mon scooter mais à côté. Je n’avais pas mon casque sur la tête mais sous le bras ».
Ce qui n’est pas du goût du procureur de la République Eric Bret, déjà quelque peu irrité par la mauvaise foi de prévenus passés précédemment à la barre :
« Ce que vous dites est très grave, si je comprends bien, les gendarmes mentent, je devrais donc les traduire devant le tribunal pour faux en écriture. Je pense plutôt que votre taux d’alcoolémie à cette heure de la journée a largement troublé votre appréciation des faits ».
Six mois de prison ferme
Le procureur va plus loin avec une question déstabilisante : « Vous êtes venu comment de Challans ? » « Avec mon scooter ». « Vous avez les papiers avec vous, les clés de l’engin ? ». « Oui ». « Alors je vais vous montrer l’efficacité immédiate de la justice, je demande au tribunal la confiscation immédiate du scooter et trois mois de prison ferme ». Grand silence dans la salle…
Me Esthère Gallardo tente d’expliquer l’attitude du prévenu, « il était en panique, venant d’apprendre l’hospitalisation d’urgence de son père. Il avait arrêté l’alcool, il ne tourne pas le dos à ses responsabilités ».
Le tribunal a condamné l’homme à six mois de prison ferme, à une annulation de son permis et interdiction de le repasser avant une période d’un an. Mais pas de confiscation du véhicule, le scooter étant le seul moyen de transport de la famille. Le président Nicolas Pautrat prévient, « la prochaine fois, c’est la comparution immédiate avec incarcération à la clé et saisie du véhicule ».
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Y. B.