De Cergy-Pontoise à Dijon, en passant par Sannois et Mantes, le slogan est le même: « Senou le meilleur! » © Vincent Poyer, Dfco
Une ascension fulgurante. C’est en ces termes que l’on peut qualifier le parcours du footballeur Senou Coulibaly. Il y a moins d’un an, il évoluait encore au Fc Mantois, en National 2 (4e division française, Ndlr). Mais la carrière de ce joueur de 24 ans a pris un véritable tournant au printemps dernier, lorsque Loïc Challier, recruteur pour Dijon, a jeté son dévolu sur lui.
La folle ascension
Tout s’est ensuite accéléré. Senou a signé son premier contrat professionnel au mois de juin, après avoir pourtant essuyé plusieurs reffus en raison de son âge.
« J’avais 23 ans, mais les clubs me considéraient comme vieux ! Ils préféraient miser sur des jeunes à fort potentiel. C’est ça le foot actuel… », regrette-t-il. Mais Dijon lui a finalement offert sa chance.
Cette ascension, Senou la doit en grande partie à son conseiller et ami d’enfance, Gilles-Andrew. C’est lui qui s’est démené pour inciter des recruteurs de Ligue 1 et de Ligue 2 à venir voir son joueur. Il fait également partie de ceux qui ont toujours cru en Senou, au même titre que Nuno Sobres et Robert Mendy, coachs respectifs de Cergy et Mantes, qui ont chacun eu le néo-Dijonnais sous leurs ordres.
Pizzaïolo aux Louvais
Qui aurait pu imaginer que Senou Coulibaly connaisse une telle ascension ? D’autant qu’en 2014, le défenseur central avait tout simplement décidé de mettre le football de côté pour travailler dans une pizzeria (qui a fermé depuis, Ndlr), à Pontoise, dans le quartier des Louvrais. Et ce, alors qu’il évoluait en U19 à Sannois Saint-Gratien.
« Je ne pensais pas pouvoir vivre du football donc j’ai décidé de m’assurer une rentrée d’argent régulière », confie l’intéressé.
Ses amis ont tout fait pour le pousser à reprendre le football. Ce qu’il fit en 2015, à Cergy, le club de ses débuts. Un retour aux sources bénéfique : ses performances avec le club cergyssois ont été remarquées et Senou a intégré la sélection Île-de-France. Une étape majeure puisque c’est à cette occasion qu’il a pu y rencontrer Robert Mendy, coach du Fc Mantois. Son dernier club avant de passer pro.
« S’adapter aux exigences du monde professionnel »
En ce début de saison, Senou Coulibaly a connu un tas d’émotions. Pour ses débuts en Ligue 1, le Pontoisien a tout simplement offert la victoire à Dijon en inscrivant son premier but dans le temps additionnel, à Montpellier. Une entame de rêve.
« Sur le moment, j’ai pensé à mes proches et à tout ce que j’ai traversé pour en arriver là », déclare-t-il.
Malheureusement pour lui, Senou n’a, depuis, disputé que quatre autres matchs, la faute à deux blessures consécutives à la cuisse.
« C’est frustrant d’être freiné en plein élan. Mais cela m’a permis de prendre conscience de l’exigence du haut niveau. Le moindre relâchement se paie cash », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, le Dijonnais est à nouveau sur pied et déterminé à revenir plus fort qu’avant.
« Mon corps avait besoin de s’adapter au rythme et à l’intensité du monde professionnel. J’espère être épargné par les blessures et c’est pour cela que je me suis renforcé musculairement durant ma convalescence », assure Senou.
International malien ?
Pour l’heure, le Pontoisien souhaite attaquer 2019 tambour battant.
« Je vais tout faire pour obtenir un maximum de temps de jeu », nous lance le défenseur, qui avoue beaucoup s’inspirer de références à son poste comme Kalidou Koulibaly et Thiago Silva. Des joueurs avec qui Senou Coulibaly partage un point commun, celui de « ne pas trop s’afficher ni sur les réseaux ni dans les médias ».
Comme il n’a de cesse de nous répéter, il souhaite que son histoire « ne soit pas simplement belle, mais grande ». Pour cela, il faudra d’abord réussir à se maintenir en Ligue 1 avec Dijon, actuellement 18e du championnat. Avant de disputer la Coupe d’Afrique des Nations avec le Mali, en juin prochain ? Le chemin est encore long, mais ce serait un bel accomplissement pour ce joueur qui en a bavé pour en arriver là. Les cartes sont désormais entre ses mains, ou plutôt ses pieds.
Florian BENFAID
