
Julien Bourdet avec quelques-unes de ses créations et fabrications. (©Le Publicateur Libre)
Sylvakal (sylva pour le bois, kal pour qualité), c’est l’histoire d’une reconversion professionnelle motivée par la passion.
Originaire de Vendée, Julien Bourdet, 40 ans, marié et père de deux enfants, a consacré la première partie de sa carrière à l’enseignement. « J’ai suivi des études pour devenir professeur de mathématiques. Un métier que j’ai exercé en collège durant 14 ans, raconte-t-il. Après des stages en Pays de la Loire, j’ai enseigné trois ans en région parisienne. Je suis arrivé voilà 10 ans dans la région avec mon épouse, elle-même professeur. Nous étions tous les deux au collège Jacques-Brel de La Ferté-Macé ».
Une page s’est tournée
En parallèle, Julien Bourdet voue depuis plus de 20 ans une passion pour le bois.
« Dans notre maison de La Sauvagère, j’ai aménagé un atelier où je fabriquais en amateur des petits meubles pour chez nous, confie Julien. Cette passion m’est venue quand je faisais du bricolage avec mon père, mais je ne souhaitais pas en faire mon métier. J’ai appris à travailler le bois en autodidacte via internet, des ouvrages, mais aussi des conseils de proches. Quand je vois un bois verni, je ne peux m’empêcher de passer la main, rien que pour le toucher ».
En 2017, après de mûres réflexions « et 14 longues années à enseigner les maths à des dizaines de classes de collégiens » comme il le raconte sur son blog, Julien Bourdet décide de tourner la page, de finalement concilier passion et carrière professionnelle.
S’il y a bien sûr de bons moments parfois, l’enseignement, c’est aussi, et surtout, un stress quotidien, avec souvent des moments difficiles à gérer
Et puis il y a également une évolution du métier qui, à mes yeux, ne va pas dans le bon sens, qui ne répond pas à mes attentes ». Sa démission de l’Éducation Nationale prend effet au 1er septembre 2017, et l’ex prof entreprend de créer sa micro-entreprise de fabrication d’objets en bois massif et bois précieux.
Se démarquer
Conscient des difficultés à venir, des obstacles à franchir, Julien n’hésite pas à se lancer dans l’aventure « plutôt que de regretter éternellement de ne pas l’avoir osé ».
Il multiplie alors les démarches : papiers administratifs ; stage de préparation à l’installation à la Chambre des métiers ; achat de matériel et réaménagement de son atelier. Sylvakal voit officiellement le jour en novembre 2017, avec son site internet de vente.
Les premières pièces vont alors sortir : des bijoux (colliers, pendentifs, bagues, boucles d’oreilles), objets décoratifs (porte-bougies, bougeoirs) ou usuels (coupe de fruits, assiette plate ou creuse, plat, dessous de plat, planche à découper, coquetier, support de smartphone, presse livres). L’artisan utilise toutes sortes de bois : chêne, frêne, séquoia, merisier, ébène, palissandre, bois de rose.
Pour les essences locales, je m’approvisionne dans les scieries du secteur et pour les bois précieux auprès de boutiques spécialisées
note Julien. Pour ce qui est des tarifs, ils sont très larges, mais il faut avoir l’esprit le temps passé ».
Cigarette électronique
Si ses proches, amis et collègues ont été ses premiers clients, internet a permis de toucher un public plus large. « J’ai été également présent au marché de Noël de Bagnoles et je souhaite participer à la foire-expo à La Ferté-Macé fin mai ».
Souhaitant innover, se démarquer, Julien Bourdet va commercialiser un boîtier en bois précieux pour cigarette électronique.
« La fabrication d’une pièce m’a pris 15 heures. Je vais travailler en collaboration avec le magasin Yes, we vape, situé place Leclerc à La Ferté-Macé, annonce l’artisan. A la base, ce que j’aime dans ce métier, c’est créer plus que vendre. Il faut que l’objet soit joli, et s’il peut servir, c’est encore mieux ».
Contact : « Sylvakal », Julien Bourdet, 06.84.19.83.39, sylvakal61@gmail.com, www.sylvakal.com