
250 grammes de farine, 4 œufs, un demi-litre de lait, une pincée de sel et du sucre vanillé…
Samedi après-midi, je propose à mes enfants de manger des crêpes. Cris de joie. « Hum ! C’est délicieux les crêpes », se réjouit ma grande. « Miam, miam », poursuit mon plus jeune.
Mais avant de se régaler, nous devons préparer la pâte. « Chouette », une bonne partie de rigolade en perspective.
Un, deux, trois, c’est parti !
Je pars rechercher dans mes cahiers de cuisine la recette de ma grand-mère. Nous sortons le saladier, le fouet et la crêpière. Les enfants sont excités.
C’est parti, nous pesons les 250 grammes de farine, cassons les 4 œufs, ajoutons le demi-litre de lait, jetons une pincée de sel et déversons un sachet de sucre vanillé. La recette de Mémé annonçait quelques gouttes de rhum mais nous allons nous en passer ! Mes bras musclés, ou pas ! de maman prennent le fouet. Je remue, je remue, je remue…
Bon sur le papier cela paraît féerique mais ma cuisine ressemble plutôt à un champ de bataille. Un œuf cassé ici, de la farine par là et le sel renversé sur le lino. Et oui, après la préparation, un bon coup de ménage s’imposera !
La pâte est prête ! Mes deux gourmands n’aiment pas attendre, la pâte ne reposera donc pas ! Hop ! Direction la gazinière à quelques pas.
J’huile bien la poêle et verse la première louche de préparation. Une bonne odeur se dégage lentement de la crêpière. La pâte se durcit et se colore.
Un, deux, trois, sauté !
Attention le moment du saut de crêpe arrive. Ce moment que les enfants adorent mais que les parents redoutent. « Et si, la crêpe restait collée au plafond ? ».
Je dégage délicatement les bords de la crêpe. Je prends le manche de la poêle et avec une certaine dextérité j’envoie valser ma merveille dans les airs. Avec toute sa légèreté, elle s’envole, tournoie avant de se cracher lamentablement !
Bon, c’est raté pour cette fois-ci mais il me reste des vies, euh des crêpes à faire !
Une heure plus tard et quelques belles prestations acrobatiques, nous sommes prêts à dégainer la pâte à tartiner, la confiture d’abricots, la crème de marrons et la chantilly. De vrais gourmands, je vous disais…
Bon appétit et bonne chandeleur !
Audrey Ottonelli
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Entre tradition et superstition
Quelle est l’origine de la Chandeleur ?
Cette fête païenne très répandue chez les Romains a été christianisée par le Pape Gélase 1er au Ve siècle. La Chandeleur est fixée au 2 février car elle symbolise la présentation de Jésus au temple, quarante jours après sa naissance (Noël), ainsi que la Purification de la Vierge. Les fidèles fêtent « Jésus est lumière » et procèdent alors à des processions à l’aide de cierges bénis, « la fête des lumières ».
Pourquoi mange-t-on des crêpes à la Chandeleur ?
Cela vient d’une superstition, si les paysans ne faisaient pas de crêpes à la Chandeleur, le blé serait mauvais l’année suivante. Il convenait, pour s’assurer d’avoir une bonne récolte et la prospérité de la famille, de faire sauter la première crêpe de la main droite en tenant une pièce de monnaie (un Louis d’or pour les plus aisés) dans l’autre main. La crêpe avec la pièce d’or à l’intérieur était ensuite déposée sur l’armoire de la chambre jusqu’à l’année suivante. À la chandeleur suivante, après avoir récupéré l’ensemble, la pièce était offerte au premier pauvre rencontré.
Selon les coutumes, la Chandeleur était l’occasion de distribuer des galettes aux pèlerins venant à Rome, ou plus simplement, elle servait à se rappeler que la fin de l’hiver approchait et qu’il y avait encore des réserves de nourriture.