« Le vélo ne s’apprend pas dans les livres. Je les accompagne parfois même si j’ai du mal à les suivre », confie Guillaume Benoist à propos de ses poulains. (©Le Journal de Vitré)
Guillaume Benoist accompagne de jeunes cyclistes talentueux. Mais pas n’importe lesquels. Cet hiver, les poulains de l’ancien cyclocrossman Guillaume Benoist ont décroché deux titres de champion de France et deux de champion de Bretagne.
Deux proches, ses neveux costarmoricains, Antoine et Afonso Benoist, et deux voisines brielloises, Amandine Fouquenet et Coralie Houdin.
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Ancien vice-champion du monde junior
Leur entraîneur est lui-même titulaire d’un joli palmarès : « Beaucoup voudraient avoir le mien. En cyclo-cross, neuf fois champion de Bretagne, champion de France espoir, vice-champion du monde junior. Dernier d’une famille de quatre enfants, je suis venu au vélo car deux de mes frères faisaient du cyclo-cross. J’ai essayé et cela m’a plu », commente Guillaume, un brin nostalgique.
Cela a donné de bons moments et de moins bons. J’ai connu la malchance à des moments clés de ma carrière. Je me suis cassé deux fois le scaphoïde. Deux saisons blanches. Cela a été compliqué de revenir alors que j’étais dans une belle équipe, Jean Floch, avec de bonnes conditions d’entraînement et de courses. »
« Je les accompagne parfois même si j’ai du mal à les suivre »
Après vingt ans de vélo dont quinze de haut niveau et une décision mûrement réfléchie d’arrêter « pour la vie de famille », il s’est rapidement rendu compte qu’il était « fait pour rester dans le milieu ».
Par procuration. Comme coach ou entraîneur. « Le vélo ne s’apprend pas dans les livres. Je les accompagne parfois même si j’ai du mal à les suivre. Rien de tel pour vérifier et sentir le coup de pédale. Je transmets mes connaissances. »
Les conseils ne sont pas seulement techniques. Mais aussi psychologiques.
Je suis là pour leur remonter le moral. Les conseiller dans la récupération, le sommeil ou la nutrition. Même si le plat de pâtes de mon époque a moins de succès que les compléments alimentaires d’aujourd’hui. Pour le haut niveau, il ne faut rien laisser au hasard. Ces efforts ne coûtent pas grand-chose en énergie mais peuvent en rapporter beaucoup. »
Deux de ses coureurs aux Mondiaux
Guillaume Benoist est en contact direct avec le Directeur technique national et l’encadrement de l’équipe de France. « Au moins une fois par jour, par mail, par SMS ou au téléphone, nous avons échangé sur le ressenti d’Antoine et Amandine, qui se préparaient pour le championnat du monde au Danemark. » Ce dernier a lieu les 2 et 3 février.
Guillaume Benoist élabore à 90 % le planning d’entraînement de ses coureurs. « Le programme, établi à la quinzaine, est modulable en fonction des sensations de chacun. Il y a une cohérence dans notre travail en commun. »
« Pour Antoine, c’est le titre ou rien »
Guillaume Benoist ressent une fierté de coacher deux champions de France, sélectionnés en équipe nationale. « Les deux titres à Besançon, cela a été émouvant pour moi, qui passe beaucoup de temps avec eux à longueur d’année. »
Une reconnaissance pour celui qui a posé des jours de congés pour accompagner ses champions aux Mondiaux. « Pour Antoine (en espoirs), c’est le titre ou rien », ambitionne-t-il avant la course.
« Pour Amandine, une place dans le top 10 »
Pour Amandine (également en espoirs), septième à Pontchâteau lors de l’épreuve de Coupe du monde, nous visons une place dans le top 10, le plus près possible du top 5. Elle est junior et va courir avec les espoirs. L’apprentissage continue. »
Après une coupure méritée de trois semaines, les champions reprendront la route. Il sera temps pour Guillaume de continuer à distiller ses conseils auprès de ses poulains. Dans une structure locale, totalement bénévole. Avant de voir plus loin ? La question a été posée mais n’a pas obtenu de réponse.
