
Vous voulez sauver les chauves-souris ? Installez un refuge chez vous ! (©GMN)
Selon la dernière étude de l’Observatoire national de la biodiversité, publiée en janvier 2019, la situation des chauves-souris est plus qu’alarmante. « Les populations en métropole ont diminué de 38% entre 2006 et 2016 », peut-on lire dans l’étude.
« Les populations de chauves-souris ont dramatiquement diminué depuis le début du XXe siècle », assure le Groupe mammalogique normand et la Sfepm (Société française pour l’étude et la protection des mammifères), dans un communiqué de presse.
Pesticides, urbanisation, pollution lumineuse…
Pesticides, urbanisation, pollution lumineuse, remembrement, rénovation du vieux bâti… Ces petits mammifères subissent de plein fouet les activités humaines. « Les chauves-souris se nourrissent d’insectes et depuis l’apparition des produits phytosanitaires dans les années 50, les insectes se font de plus en plus rares, explique Mélanie Marteau, chargée de mission chiroptères au Groupe mammalogique normand. Elles ont de plus en plus de mal à se nourrir. »
On compte 21 espèces différentes de chauves-souris en Normandie. Ces petits animaux ont toujours eu l’habitude de vivre étroitement avec l’homme, sans que ce dernier ne s’en rende compte, car elles vivent la nuit.
Dans les greniers, les caves, les toitures mais aussi les cavités souterraines, elles se réfugient pour se reposer, hiberner mais aussi procréer. « Les chauves-souris ne pullulent pas contrairement aux idées reçues, elles ne font qu’un petit par an, qui ne survit pas à chaque fois », assure Mélanie Marteau. Ce faible taux de renouvellement des populations, assortis aux autres facteurs, compromet leur survie.
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Les chauves-souris, ces étonnants mammifères
Les chauves-souris sont les seuls mammifères capables d’un vol actif. L’aile est une main qui s’est transformée et dont les longs doigts sous-tendent une membrane de peau souple et élastique. Ces mammifères nocturnes font partie des rares animaux qui peuvent « voir avec leurs oreilles » : ils chassent et s’orientent dans l’obscurité en utilisant les échos de leurs cris ultrasonores.
Comment faire pour sauver les chauves-souris ?

La chauve-souris la plus commune, la Pipistrelle, ne pèse que cinq grammes ! (©GMN)
Les comportements à adopter sont assez simples pour sauver ces fragiles espèces protégées :
- Ne pas boucher les accès qui peuvent mener à sa cave ou son grenier.
- Créer ou conserver quelques disjointements dans les murs ou sous les ponts.
- Réaliser les travaux en dehors des périodes où les chauves-souris sont présentes.
- Utiliser des produits non toxiques pour le traitement des charpentes.
- Ne pas utiliser de pesticides dans votre jardin.
- Installer des petits refuges dans les arbres ou sur la façade de votre maison.
- Encourager le maintien des haies et prairies.
« Les chauves-souris n’ont pas besoin de grandes ouvertures pour aller se réfugier dans des caves ou des greniers. Des trous de un ou deux centimètres de diamètre suffisent ! », assure Mélanie Marteau. Car en France, la chauve-souris la plus commune, la Pipistrelle, ne pèse que cinq grammes !
Le Groupe mammalogique normand rappelle également que contrairement aux idées reçues, « les chauves-souris ne se prennent pas dans les cheveux, elles sont exclusivement insectivores, elles ne rongent pas les matériaux et elles ne construisent pas de nids ».
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Des grandes chasseuses de moustiques
Ces petits mammifères volent silencieusement dans nos greniers, nos caves et nos jardins, et nous débarrassent à moindre frais des moustiques et papillons dont ils se nourrissent. « Les gens qui ont des chauves-souris chez eux assurent que faire un barbecue à l’extérieur en été est beaucoup plus agréable, car il n’y a aucun moustique ! », continue la passionnée de chiroptères. Pratique !
Seul désagrément, les chauves-souris peuvent produire une quantité non négligeable de crottes, appelées « guano ». Constituées de débris d’insectes, « elles peuvent être évacuées facilement pendant l’hiver et constituent un engrais de choix », assure le Groupe mammalogique normand.
Si vous souhaitez devenir un refuge pour les chauves-souris, que vous soyez un particulier, une collectivités, une association, une entreprise… Le groupe mammalogique normand vous rencontre et vous conseille. Vous serez ensuite labellisé « refuge pour chauves-souris ». En Normandie, il en existe déjà 46. Alors, ça vous tente ?
Pour devenir refuge de chauves-souris, contacter le Groupe mammalogique normand à Hérouville-Saint-Clair, 320 Quartier du Val, pour le Calvados, la Manche et l’Orne. Tél : 09 54 53 85 61. Pour l’Eure et Seine-Maritime, rendez-vous au 32 route de Pont-Audemer, à Épaignes (Eure). Tél : 02 32 42 59 61.