
La direction du centre de lutte contre le cancer Henri-Becquerel a mis à l’étude un projet d’agrandissement à Rouen (Seine-Maritime). Elle souhaiterait une réalisation pour l’horizon 2025. (©MN/76actu)
Le centre de lutte contre le cancer Henri-Becquerel de Rouen (Seine-Maritime) se sent à l’étroit dans ses murs. La direction de ce pôle régional, centre de référence et de recours en cancérologie, a décidé de lancer un projet de transformation. Encore à l’étude, il a été baptisé Becquerel 2025. D’un coût de 68 millions d’euros, il comprend une extension de 11 000 m², ainsi que la réhabilitation de certains locaux existants et une réorganisation des services.
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Six unités distinctes
« Si on se compare à des hôpitaux similaires, on est un tiers en-deçà des surfaces qui seraient au minimum attendues », constate le directeur général adjoint du centre, Artus Paty. Avec ce manque de place, l’établissement peine à suivre la perpétuelle évolution de la médecine et de la société. « Le plateau médico-technique nécessite des locaux spécifiques, avec des machines de plus en plus grosses. »
Nous devons aussi développer notre offre de soin et l’adapter aux modes de prise en charge. Il faut par ailleurs anticiper le vieillissement de la population et l’accroissement du nombre de patients qu’il implique.
En 2018, le centre a accueilli près de 26 000 malades du cancer, un nombre en augmentation. Installé en plein centre-ville, rue d’Amiens, il manquait jusqu’alors d’options pour se développer. La Ville a accepté de lui vendre un terrain situé à côté du Gymnase Thuilleau, situé juste en face des locaux actuels. Il servira à construire deux nouveaux bâtiments. En tout, le projet s’appuie sur six unités distinctes pour réorganiser l’activité (voir schéma).
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Médecine personnalisée et maison de répit
Le centre Becquerel n’échappe pas au virage de la prise en charge ambulatoire. Sa petite taille l’a même incité à s’y lancer à corps perdu. Comme le CHU avec la construction de son bâtiment rue Eau-de-Robec, il cherche à mettre sur pied un centre de médecine personnalisée, baptisé CHB1. « Il regroupera toutes les prises en charge ambulatoire de jour, les soins de supports, des locaux administratifs, ainsi qu’un parking pour les patients, ce qui n’est pas négligeable vu le manque de places aujourd’hui ! », détaille Artus Paty.
L’espace libéré dans le bâtiment actuel sera utilisé pour réorganiser la biologie, la génétique, la radiothérapie et l’imagerie, ainsi que les unités d’hospitalisation traditionnelles. L’objectif consistera à mieux identifier les « parcours-patient ».
Jusqu’à maintenant, on plaçait les nouveaux éléments là où il y avait un peu d’espace. L’hématologie, par exemple, se trouve éclatée sur cinq étages. C’est peu lisible pour les patients.
Autre création, le bâtiment CHB6 se concentrera sur la situation des aidants, sur le modèle des maisons de répit. « Les aidants sont eux-mêmes dans une situation difficile, qui peut fragiliser leur santé. » Il permettra aussi à certains malades de se reposer après une lourde prise en charge. Une partie de cet espace innovant devrait également servir d’outil de prévention, en partenariat avec des associations.
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• DOCUMENT. Premier plan de l’organisation possible du projet Becquerel 2025, encore à l’étude :

Le projet, encore à l’étude, s’appuie sur six unités distinctes. CHB1 : centre de médecine personnalisée ; CHB2 : centre d’hospitalisation ; CHB3 : centre d’imagerie spécialisée ; CHB4 : centre de radiothérapie dédiée ; CHB5 : centre de recherche et d’enseignement ; CHB6 : espace des patients et des aidants. (©Centre Henri-Becquerel)
Besoin d’aide pour engager le projet
Pour mettre en œuvre sa grande transformation, le centre Becquerel est en capacité d’autofinancer la moitié de l’investissement nécessaire, « avec un recours limité à l’emprunt ». Il a lancé un appel à tous les soutiens potentiels, dont celui de l’Agence régionale de santé (ARS), pour obtenir le reste, soit 34 millions d’euros. À l’entendre, le directeur adjoint s’attend à un parcours du combattant :
De tous les centres de lutte contre le cancer en France, nous sommes le moins aidé. Nous ne sommes pas déficitaires. Du coup, on ne nous aide pas.
Sans aide, « le centre ne sera pas en mesure d’engager ce projet ». Si des partenaires répondent favorablement, le nouveau bâtiment pourrait « sortir de terre dès 2023 », selon Artus Paty. L’ensemble du projet, comme son nom l’indique, serait quant à lui livré à l’horizon 2025.