
Benoît Janvier (à gauche) et quatre de ses pensionnaires épéistes colombiens : Éliana Caicedo, Michaël Lozano, Manuel Reyes et Jhon Édison Rodriguez-Quevedo.
Décidément, les embrouilles d’épéistes avec la fédération française d’escrime colle à Saint-Gratien.
Hugues Obry, formé à la salle d’armes de la rue Parmentier, avait déjà eu maille à partir avec l’instance fédérale, avant de s’expatrier et prendre les commandes de l’équipe de Chine.
C’est au tour de Benoît Janvier, champion du monde par équipes en 2002, de changer de piste.
« À la différence d’Hugues, je n’avais pas envie de partir. Je n’étais qu’adjoint, mais je multipliais les tâches en l’absence de l’entraîneur titulaire. Pourtant, on m’a reproché d’en faire trop. Dans ces conditions… »
Un poste lui a été proposé à Bordeaux, pour trois jours par semaine. Il a refusé. Il vient de rebondir comme manager de la délégation colombienne en France.
« La fédération colombienne a installé sa base avancée en Europe, pour y préparer ses athlètes », explique Benoît Janvier.
Certains tireurs poursuivent des études en France où y travaillent comme John Rodriguez-Quevedo, actuel n° 41 mondial, récemment diplômé maître d’armes.
Jeux de Tokyo
Depuis deux ans, la Colombie a son centre fédéral à Saint-Gratien. Une présence qui remonte à plus de vingt ans, lorsque Mauricio Rivas, désormais n°2 de la fédération colombienne, s’entraînait dans le Val-d’Oise.
Il avait décroché un titre européen, en 1996, avec le club et aussi une médaille de bronze au mondial, en 1995.
Depuis son passage, l’échange s’est prolongé entre la Colombie et Saint-Gratien et un partenariat a été engagé en 2016, lors d’un voyage à Bogota, par l’ex-maire Jacqueline Eustache-Brinio.
Miguel Paz, le directeur technique colombien, s’est également installé en France. Benoît Janvier travaillera avec lui et accompagnera les athlètes dans les diverses épreuves de Coupe du Monde.
Car l’objectif de la Colombie est de décrocher une nouvelle sélection aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. C’est possible avec John Rodriguez-Quevedo, qui a déjà participé aux J.O de Rio en 2016, dans la lignée de Mauricio Rivas, qui s’était hissé jusqu’en quart de finale à Séoul en 2000, alors qu’il était à Saint-Gratien. Les sélections pour les Jeux de Tokyo (Japon) débuteront cette année.
Coupe du monde
« Nous allons effectuer l’ensemble du circuit de la Coupe du monde. On a commencé par Berne (Suisse) et Heidenheim (Allemagne), puis Doha (Qatar). Nous n’irons pas à Vancouver (Canada), mais à Budapest (Hongrie), puis, évidemment à Cali (Colombie), pour la première épreuve sélective pour les J.O. Viendront ensuite les championnats du monde, les Jeux Panaméricains, dix épreuves au total pour décrocher un billet pour le Japon. La dynamique est là ! », assure l’entraîneur international.
En parallèle, à sa nouvelle fonction, Benoît Janvier s’apprête à lancer son Team-Janvier. Une structure privée ou il préparera à la carte, des athlètes étrangers et français, avant des épreuves majeures.