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Forest-l'Abbaye : la grande idée des micropousses

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Benjamin Cousin, l'étonnant cultivateur sylvain de micropousses

Les micropousses de Forest-l’Abbaye le nouveau concept des locavores de Picardie maritime

Dans cette histoire de création d’entreprise de culture micropousses à Forest-l’Abbaye, il y a un savant mélange d’initiative, de passion et de hasard…

L’affaire débute courant 2017. Benjamin Cousin, originaire de Lille et installé à Forest-l’Abbaye depuis une petite dizaine d’années, est alors technico-commercial depuis une quinzaine d’années en charge du suivi et conseil pour les grandes cultures agricoles, chez NORIAP. « Mais parallèlement l’idée de monter mon propre projet professionnel faisait son chemin » confie Benjamin aujourd’hui pionnier local dans les micropousses.

Déjà au rayon des Locavores

« L’agriculture paraissait bien un secteur bien compromis au vu des terres dont il faut disposer pour avoir quelque chose de viable… Et puis, j’avais envie de conjuguer l’environnement local et le potentiel touristique » explique Benjamain, « c’est alors que tout à fait par hasard, je tombe sur un reportage concernant les micropousses ». Eurêka.

Le concept des micropousses qui cartonne depuis une vingtaine d’années dans les pays du Nord et au Canada, et qui fait pousse un peu partout dans les villes d’Europe, y compris en France, va alors trouver sa déclinaison en Picardie maritime.

 

Benjamin Cousin, l'étonnant cultivateur sylvain de micropousses

Benjamin Cousin, l’étonnant cultivateur sylvain de micropousses (©Johann Rauch / Journal d’Abbeville)

 

Une exploitation qui consomme l’équivalent d’une cafetière électrique

« Les pousses gourmandes » sont nées officiellement le 4 juillet dernier, et très vite l’idée fait florès auprès des restaurateurs du secteur.

« C’est un réseau très dynamique qui réunit pas mal de tables locales très créatives, et aussi de nombreux producteurs locaux et valorise la consommation en circuit court ». Rapidement Benjamin figure depuis dans la grande famille des producteurs « locavores » du réseau « Zéro carbone ».

Benjamin est doublement pionnier. Car si finalement encore peu d’entreprises de producteur se sont lancées en France, elles sont encore moins nombreuses en zone rurale : « initialement c’est une culture qui est plus dédiée aux zones urbaines puisque pour plusieurs hectares nécessaires pour les productions classiques, on a ici besoin de serre, de pièces idéalement tempérées, de quelques étagères et de leds… Ensuite, c’est une question d’expériences, d’apprentissage et de savoir-faire » détaille Benjamin.

Et l’étonnant de l’histoire demeure en plus que son exploitation consomme environ mille watts, soit l’équivalent d’une cafetière électrique, un autre argument de poids pour les adeptes de la consommation durable, sans engrais ni pesticide.

 

Bluffantes au goût et jusqu’à 40 fois plus nutritives que les plantes adultes

Et ses saveurs sont bluffantes, « comme leur nom l’indique, les micropousses sont de toutes jeunes pousses qui, selon la variété, ont de 8 à 30 jours. Au goût, elles sont un véritable concentré de la plante à l’âge adulte. En plus, une micropousse recèle quarante fois plus de nutriments qu’une plante à l’âge adulte*».

Et de fait, la toute petite pousse de radis explose en bouche, la « micro roquette » bluffe littéralement par son rapport taille – goût et idem pour l’excellente mélisse, le petit-pois ou encore la moutarde et le coriandre…

L’avantage des micropousses c’est à la fois la surprise gustative qu’elles réservent à chaque fois, et leurs couleurs et leurs formes qui donnent aux chefs de quoi révolutionner les assiettes. « À condition toutefois de proposer des produits de qualité et ce de manière régulière, en fonction de saison » rappelle toutefois le jeune cultivateur.

 

Les micropousses jusqu'à 40 fois plus nutritives que le légume adulte

Les micropousses jusqu’à 40 fois plus nutritives que le légume adulte (©Johann Rauch / Journal d’Abbeville)

 

« Cela paraît tout simple comme ça, parti d’une bonne idée, mais c’est énormément de travail car il faut un travail d’expérimentation et de suivi qui ne plaisante pas. Par exemple, pour la roquette il s’agit de ne pas se tromper sur l’arrosage car à quelques heures près… Tout est fichu ! » prévient encore le jeune producteur qui en ce moment expérimente le basilic.

Et pour cette culture de micropousses comme pour tant d’autres métiers de l’agriculture, c’est un métier très prenant, « je me débrouille pour quelques week-ends bien sûr, mais c’est évident que c’est ultra-prenant et que c’est souvent sept jours sur sept ! J’ai tout de même la chance d’avoir pu bien m’équiper dès le départ ce qui aide pour beaucoup » souligne Benjamin à l’évocation de sa vie de famille au côté de son épouse et de ses trois enfants.

Une première en la matière en Picardie maritime, et même au-delà. Les « pousses gourmandes » de benjamin Cousin sont bien passe d’en ajouter au lustre des produits locaux…

 

*Une étude menée au sein de l’université du Maryland en 2012, avec le département américain de l’Agriculture.


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