Rolland Courbis donne ses instructions ce vendredi 22 février 2019 lors de l’entraînement du SM Caen. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Arrivé officiellement la veille, où il avait participé à sa première séance dans le staff du Stade Malherbe Caen, Rolland Courbis a été présenté à la presse ce vendredi 22 février 2019. Le Marseillais est apparu tel qu’on le connaît, avec son franc-parler et son verbe haut. Le constat que fait le consultant, venu épauler Fabien Mercadal pour sauver Caen de la relégation, est sans appel.
Contre Strasbourg, j’ai vu quatre ou cinq joueurs à un niveau correct. Cela passe au hand ou au basket, un peu moins au foot. D’ailleurs je taquine Fabien (Mercadal) : « si vous faites vos matchs à cinq ou six, c’est déjà bien d’être dix-neuvièmes. Vous pourriez être vingtièmes. »
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« Quand je vois certains joueurs, je me demande si ce sont ceux que je connais »
Le sexagénaire, dont la carrière d’entraîneur a commencé en 1986 à Toulon, est formel : « la moitié des joueurs, voire plus, ne sont pas à leur niveau en ce moment. Quand je vois certains joueurs, je me demande si ce sont les mêmes que j’ai pu connaître. » La cause est en partie mentale, aux yeux de Rolland Courbis.
Cette équipe de Caen a perdu confiance et joue aujourd’hui en-dessous de ses possibilités. Le staff est logiquement fatigué. Il a pris quelques bosses sur la tête. Je sais comment ça se passe. J’ai eu le plaisir de connaître le haut du tableau et l’angoisse de connaître le bas. Je ne suis pas plus compétent qu’eux mais plus frais qu’eux. Les bosses sur la tête, je ne les ai pas.
Rolland Courbis en conférence de presse ce vendredi 22 février 2019 à Caen. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
C’est cette « fraîcheur », qu’il exprime lui-même, que Rolland Courbis est chargé d’apporter aux Malherbistes. Le triple champion de France, comme joueur, n’en oublie pas les attentes placées en lui. Sa simple présence ne suffira pas.
Si Caen se sauve, ce n’est pas parce qu’il y aura eu un choc psychologique d’un clown ou un guignol qui sera venu faire l’intéressant. Il faudra apporter un plus footballistique. Je ne pense pas avoir des recettes miracles, des secrets, mais des petites précisions indispensables à connaître.
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« Je trouve sympa de sa part de m’accepter »
Cette « liste de détails », Rolland Courbis la voit comme un préalable nécessaire à l’opération maintien. « Je ne dis pas qu’on se sauvera à coup sûr si on ne l’oublie pas, dit-il. Mais si on l’oublie, on descendra à coup sûr. » La mission du « relayeur », comme Gilles Sergent l’a qualifié, passe donc par là. Le consultant de RMC va aiguiller Fabien Mercadal.
On échange beaucoup. Je l’écoute très attentivement. Je trouve sympa de sa part de m’accepter. Je ne viens pas pour faire le professeur ou l’intéressant, mais pour aider Caen et Fabien. C’est à moi de m’adapter, pas d’imposer les choses.
Rolland Courbis et Fabien Mercadal échangent pendant l’entraînement. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
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Concrètement, Rolland Courbis devrait participer à la plupart des séances d’entraînement du Stade Malherbe. Ce vendredi matin, il a notamment animé une séquence consacrée aux coups-francs. Sera-t-il sur le banc en championnat ? La question reste en suspens.
On va y réfléchir. Je ne veux pas perturber les choses. Fabien est pour, moi, pourquoi pas, parce qu’on peut discuter comme le font un entraîneur et un adjoint. Dans tous les cas, je ne serai pas loin.
Lucide sur le calendrier du SM Caen
Celui qui avoue « une sympathie pour Caen depuis l’époque Guy David (fin des années 1990, ndlr) et Jean-Louis Gasset », a en tout cas la lucidité de l’homme d’expérience.
Si on arrive à redevenir une équipe pas évidente à affronter, contre qui que ce soit, alors on pourra peut-être se maintenir. Mais je ne vois pas, avec le calendrier qui est le nôtre, le maintien se faire avant les trois dernières journées, voire le dernier quart d’heure de la dernière journée… voire le barrage.
Quant à l’après, il reste à écrire. « Je suis ouvert à tout mais on dit qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je ne vois ni charrue, ni bœuf. Aujourd’hui, l’objectif est à court terme. Déjà, quand je vois le calendrier, je commence à avoir mal à la tête. »
« La moitié des joueurs ne sont pas à leur niveau. » (©Aline Chatel / Sport à Caen)
« Je ne venais qu’à la condition que Fabien Mercadal reste »
Fabien Mercadal, en tout cas, n’a pas de crainte à se faire. L’antécédent rennais, où Philippe Montanier s’était fait limoger une semaine après l’arrivée de Rolland Courbis comme conseiller du président, n’a aucune chance de se produire aux dires du Provençal. Après avoir ironisé en réponse à la question d’un journaliste, Rolland Courbis a répondu fermement.
Il faut comparer ce qui est comparable. À Rennes, Montanier n’a jamais accepté que je puisse l’aider. De faire de ce qui s’est passé à Rennes une spécialité, ce n’est pas très sympa pour moi. Fabien est ravi que je vienne. J’ai dit au président que je venais à une seule condition : que Fabien reste.