Champion de France excellence. Champion d’Europe élite par équipe. Champion du monde advance. Les titres des quatre athlètes, membres du Vendée sport aérien, ne laissent pas de marbre. Ils étaient en entraînement à l’aérodrome de la ville.
Sans comprendre l’exactitude des catégories, on se doute qu’ils jouent dans la cour des grands. D’autant plus, lorsque l’on aperçoit leur avion conçu pour la voltige. « On peut comparer la machine à une Formule 1, si on confronte la voltige aux sports automobiles. Il n’y a pas mieux dans le domaine », sourit Loïc Lovicaut, membre de l’équipe de France de voltige et champion du monde advance.
Advance, c’est la division 2. Pour un peu plus de clarté
Olivier Masurel fait lui aussi partie de l’équipe de France de voltige, qui est composée de six membres.
Des champions certes, mais ils ont tous un travail à côté. En véritables passionnés, leur métier ne s’éloigne pas du monde aérien. « Je suis contrôleur aérien dans l’aviation civile. Olivier est pilote dans l’aviation d’affaire et Maël, pilote de ligne pour une grande compagnie française », précise Loïc. En tant que sportifs de haut niveau, les voltigeurs parviennent à adapter leur temps de travail.
Ils s’entraînent une semaine par mois, jamais sur le même terrain. Voici la raison de leur venue à Pontivy. « Changer régulièrement d’environnement, prépare mieux aux compétitions. Cela nous met dans des conditions qui se rapprochent des compétitions. » L’aérodrome de Pontivy est un endroit non-familier, pour ces sportifs. Et puis, ce n’est pas négligeable, Pontivy Communauté, qui gère l’aérodrome, leur prête les lieux.
5° de précision
« On suit un programme pour notre entraînement », explique Loïc, montrant du doigt le bout de papier scotché à son tableau de bord. Dessus, les figures qu’il a réalisées ce jour, sont dessinées. Boucle, vrille, tonneau ou encore cloche… Les figures homologuées ne manquent pas.
Lors des compétitions, le but est de réaliser diverses figures imposées, notées sur 10 points, un peu comme au patinage artistique. Si le voltigeur dévie sa trajectoire de 5°, il perd 1 point… C’est du sport de précision.
En ce moment, les champions ne s’entraînent pas pour une course en particulier. La saison est terminée et reprendra en mai 2017. Mais plutôt pour garder le niveau. Sportivement mais aussi physiquement.
Avec la vitesse, l’avion va jusqu’à 400 km/h, et vu la complexité des figures réalisées, il faut tenir le choc.
Je viens de prendre 8 G
Loïc Lovicaut vient de terminer une session de vol de 20 minutes. « Sous un G on pèse notre poids naturel, sous 2 G, notre poids est multiplié par 2 », explique le champion. On imagine amplement la difficulté de l’exercice.
« Sans entraînement, les personnes non habituées ne pourraient pas supporter autant de G. » Les sportifs s’habituent progressivement et se maîtrisent.
On se contracte au bon moment et souvent on grogne pour supporter
Loïc ressort de l’entraînement, avec quelques marques : des vaisseaux au-dessus des yeux qui ont éclaté. « C’est à cause des G négatifs, lorsqu’on a la tête en bas. Il y a moins de risques qu’avec les G positifs, c’est juste le sang qui monte à la tête. »
Par contre, avec les G positifs, si le pilote en prend trop, et trop longtemps, il y a le risque qu’il n’y a plus de sang qui monte au cerveau. « On n’est pas inconscient, on prend des précautions ! D’abord, la durée de vol n’excède jamais 20 minutes. Et puis, on reste tout le temps en contact radio avec quelqu’un au sol. »
Des vols toujours au-dessus des aérodromes pour se poser en cas de problème. Un suivi médical cinq fois par an. Une révision des appareils toutes les 25 heures de vols… La voltige ne s’improvise pas : c’est le sport aérien le plus sûr.
Les accidents sont très rares
Et un parachute est à disposition en cas de problème. « Enfin, il nous sert davantage de coussin dans notre appareil », plaisante Loïc.
Mathilde Le Petitcorps