« Vous ne pourrez plus jamais être chauffeur routier avec ce que vous avez », avait annoncé son chirurgien en Franche-Comté. Ses confrères de l’hôpital du Centre-Bretagne lui ont donné tort…
Yann Place voulait quitter la Franche-Comté pour venir vivre à Loudéac. Il était persuadé qu’il allait recevoir ici de meilleurs soins médicaux. Drôle d’idée, a priori, étant donné le manque, toujours aussi criant de médecins dans le secteur.
Mais un an et demi après son arrivée dans le Centre-Bretagne, force est de constater qu’il avait tout à fait raison.
Après un accident, il avait été atteint d’algoneurodystrophie. Une affection douloureuse et mal connue. Ses médecins n’ayant pas pu le guérir, ils ont fini par conseiller à Yann d’aller « en Bretagne ; pour son climat moins froid en hiver, moins chaud en été et aussi, pour le Centre Hospitalier du Centre-Bretagne », le CHCB, dont le centre antidouleur, à Kério, a la réputation d’être particulièrement « calé » en matière d’algodystrophie.
Pourtant, son chirurgien ne lui avait guère laissé d’espoir quant à sa situation professionnelle. Selon lui, Yann ne pourrait plus exercer son métier de chauffeur routier. Il se trompait.
Des douleurs inimaginables
L’algoneurodystrophie se manifeste par des gonflements et des crises de douleur qu’on peine à imaginer. La panoplie médicamenteuse classique ne suffit pas à les calmer.
Il n’y a rien qui fasse plus mal. J’ai fait un malaise vagal à cause de ça. Mme Jaffré, le médecin qui m’a soigné, me l’a dit : il n’y a pas de douleur plus intense ; même le cancer n’est pas aussi douloureux…
Arrivé à Loudéac en juillet 2017, il a aussitôt été pris en charge par l’équipe du centre antidouleur du CHCB et notamment, donc, le Dr Sophie Jaffré, que Yann applaudit bien fort : « Vraiment au top ! ».
Six mois de fauteuil roulant
Yann, quelques semaines après sont arrivée. (©Yann Place)
Pendant six mois, Yann a dû se déplacer en fauteuil roulant. Mais le traitement qu’il a suivi – à base de piment ! – l’a littéralement remis sur pied en quelques semaines. Et tout s’est remis en route : non seulement il a rendu son fauteuil, mais il peut désormais courir…
Ce n’est pas tout. Après une remise à niveau, le voilà à nouveau chauffeur routier. Le groupe Garnier, à Loudéac, l’a embauché l’automne dernier et depuis, tout roule ! Pas si fou, le Franc-Comtois !