Au marathon de Saumur, avec le maillot des Alpe mancelles, dont il y aura une nouvelle version, en septembre prochain
« Tu seras prof. Tu feras de la course à pied ».
« Jamais de la vie ».
Voilà ce qu’aurait pu entendre et répondre Fabrice Goyer-Thierry lorsqu’il avait 15 ans.
Un quart de siècle plus tard, il enseigne les biotechnologies au lycée Mezen à Alençon et il pratique la course à pied.
Une santé à réparer
Ses baskets, il les a enfilées il y a trois ans : « le 17 janvier 2016, suite à un souci de santé ».
Le jeune homme alors âgé de 35 ans pesait pas loin de 100 kg et n’avait « pas couru depuis le collège ».
Il a trottiné « une fois par semaine, puis deux, puis trois ».
Marathon(s)
Il retrouve alors « un pote d’enfance », Sébastien Delande : « il m’a dit que j’étais capable de faire un marathon ».
Ce sera en mai 2017, à Nantes, en 3 h 58.
« J’y ai pris goût ».
Puis La Rochelle et Saumur, en gagnant dix minutes.
Saumur malgré un genou lui a fait la tête : « une frustration ».
Donc, il y retournera, en mai 2019.
D’ici là, il y aura le semi de Cheverny, début avril.
Ensuite, il y aura La Chapelle-près-Sées en juin.
Notamment parce que cette dernière course est organisée par Adrien Sebert dont il ne tarit pas d’éloges : « on a un peu la même vision des choses ».
Président de club
Adrien Sebert se démène pour les Coureurs-près-Sées comme Fabrice Goyer-Thierry le fait pour l’AAMA.
Association Alpes Mancelles Athlétisme.
Le club de Fresnay-sur-Sarthe, sa commune, qu’il a rejoint à l’automne 2016 et dont il est devenu président.
Un club qui vivotait, aujourd’hui fort de 66 licenciés, dont vingt jeunes : « j’ai voulu professionnaliser leur entraînement », 1 h 30 chaque jeudi, assuré par Nordinne Serbouti.
Comment gouverner
Fabrice Goyer-Thierry ne poursuit pas de but personnel : « gérer un club, c’est gérer une petite entreprise, familiale.
Il n’y a pas un chef et les autres qui exécutent.
Chacun a une fonction définie.
Il faut que les bénévoles s’y sentent bien.
On impulse, on apporte sa pierre, on rend service ».
Un exemple à suivre.
Organisateur
Parmi ses priorités : une piste d’athlétisme en cendrée (c’est fait) et la recherche de sponsors (ça se fait).
Un projet : « proposer la marche nordique ».
Un club qui organise deux courses par an : le Fresn’urban trail (dimanche 3 mars) et la Ronde des Alpes mancelles à Saint-Léonard-des-Bois (dimanche 7 juillet).
Homme bien occupé
Il bosse, il court, il préside un club de sport, mais aussi « Fresnay Arts Festivités » (qui gère la saison culturelle), il est vice-président de la communauté de communes (chargé notamment du rayon Musique, danse et théâtre), il est adjoint au maire de Fresnay, chargé de la vie associative…
Lorsqu’il ne sera plus célibataire, « je garderai la vie publique et la course à pied, drogue douce qui ne fait pas de mal » et qui permet de « voir les choses autrement, avec du recul ».
Richesse humaine
Que lui apporte la course à pied ?
« Je rencontre des gens d’autres horizons.
En short et baskets, il n’y a pas de différence.
La course à pied est un vrai lien social.
Une richesse humaine.
Je ne ferai jamais de podium mais je veux prendre du plaisir et développer la notion de vivre-ensemble ».
Un bon souvenir ?
« Les 10 km d’Arnage en 42 minutes et le marathon de La Rochelle que j’ai fait seul et que j’ai terminé… pas fatigué ».
Des coureurs à pied admirés ?
« Mohammed Serbouti, Nathalie Mauclair, Stéphane Poirier, Eddy Lubin, Georges Grenèche… ».
Croire aux jeunes
Celui qui a parcouru bien du chemin en trois ans s’éclate : « la course à pied m’a fait aimer le sport en général ».
Et l’a épanoui : petit, « j’étais timide, l’école n’était pas mon truc, j’étais classé parmi les nuls ».
Et l’homme qui court et fait cours de conclure : « je crois aux jeunes et en l’humain ».
Age : 39 ans. Taille : 1,75 m. Poids : 73 kg. Fréquence cardiaque au repos : 59.
Le trail urbain de Fresnay. Dénivelée positive : 82 m pour les 5 km, 184 m pour les 10 km. Dimanche 3 mars 2019. À 14 h : 5 km. Tarif : 7 ou 9 €, 12 le jour. A15 h : 10 km. Tarif : 9 ou 11 €, 13 le jour.