Jacky Gay est bénévole et dirigeant au club de l’AS Trouville-Deauville. (©Le Pays d’Auge)
Un accent chantant, un sourire généreux et « des traits qui font penser à Jack Nicholson » comme on le fait remarquer au club de foot de l’AS Trouville-Deauville (Calvados). Lui, c’est Jacky Gay. Jacques, officiellement. « Mais à Deauville, c’est Jacky pour tout le monde ». Un signe d’affection de la part d’un club et d’une ville qui l’ont plus qu’adopté.
Depuis dix ans, il s’investit au sein de l’AS Trouville-Deauville. « Ça fait deux ans que je suis au bureau, je sers un peu de bouche-trous », plaisante-t-il, toujours humble. Le terme couteau suisse lui irait mieux tant il est présent, utile et disponible, comme le confirme Michel Prospero, le président du club :
Il apporte beaucoup de sérénité et de recul. C’est un homme d’une grande disponibilité mais aussi d’une grande gentillesse. Il a de très belles valeurs humaines et sportives.
De la Provence à la Normandie
Avant Deauville, Jacky a vadrouillé un peu partout en France. L’Avignonnais a découvert le ballon rond dans les stades, à partir de trois ans, avec son père. Son premier terrain, il l’a foulé à dix ans, dans sa ville natale. Quelques années plus tard, ce numéro 8 jouera au Cercle dijonnais, en tant que stagiaire pro en deuxième division, à Nîmes et à Montpellier, en Division d’honneur et CFA. Le Montpellier de Loulou Nicollin.
J’ai toujours son numéro de téléphone dans mon répertoire. C’était un président qui avait le cœur sur la main. Il pouvait engueuler un joueur puis l’inviter au restau juste après.
Puis il file à Rungis, où il crée un club de football coopératif. Une « équipe de copain », sourit-il.
En vivant en région parisienne, Jacky découvre Deauville le week-end. « Je suis tombé amoureux de la Normandie », sourit-il. Il quitte Paris et vient s’installer à Deauville. On ne sait pas si les cris des mouettes ont remplacé les chants des cigales dans son cœur, mais il est tombé sous le charme du cadre de vie de la Côte fleurie au point de ne plus voir quitter Deauville. « En arrivant, je me suis tout de suite demandé : est-ce qu’il y a un club de foot ? ». Jacky ne cire pas le banc de touche et rejoint les rangs de l’AS Trouville-Deauville.
La passion de l’éducation
C’est là qu’il poursuit l’expérience la plus riche, celle qui l’a toujours animée : celle d’éducateur. D’abord aux côtés de l’équipe C, puis en s’occupant des jeunes. Sa passion de toujours.
Ma petite carrière en tant que joueur ce n’était rien, mais m’occuper des gamins et des gamines, j’adore ça ! On leur apprend à savoir gagner et savoir perdre. Il n’y a pas de vices encore. Et puis chaque gamin est différent. L’un il vaut mieux le flatter, l’autre le gronder. Il faut être un peu psychologue. C’est pour ça qu’il est nécessaire d’avoir de bons éducateurs, même pour les plus jeunes.
À 74 ans, Jacky ne s’arrête pas. Chaque week-end, il suit les jeunes et le plus d’équipes possible lors des matchs. La semaine, il aide à la bonne vie du club.
Je vais souvent voir aussi les entraînements car je sers de liaison entre les éducateurs et le bureau.
Ce club, il l’apprécie pour son « ambiance très simple et familiale ». « On n’a pas d’énormes moyens mais on fait au mieux pour les jeunes. »
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Et ce n’est pas tout. En bon sudiste, il est aussi au club de boules. « Et le mardi, je fais deux heures de tennis de table à Touques. » Une énergie sans fin.
Je vis seul et tout ça me fait garder le punch. Tout ça, c’est la passion mais aussi une occupation. C’est moins dur.
Le don de soi, son secret du bonheur. Un beau tir en pleine lucarne.