Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juin, une voiture Polo Volkswagen en provenance de Dinard avait défoncé le mur d’une maison particulière, située de l’autre côté de la chaussée, en haut de la côte du Tertre. Un accident qui avait coûté la vie à un homme de 42 ans.
De l’avis du procureur de la République , il a été jugé « l’irréparable » ce jeudi 28 février 2019 au palais de justice de Saint-Malo.
2,80 grammes d’alcool dans le sang
Le drame a eu lieu sur la route départementale 786 à Saint-Lunaire, le 17 juin 2018. La voiture a fini dans le mur d’une habitation. L’homme au volant avait alors 22 ans, un taux d’alcool à 2,80 grammes, et à son bord deux collègues, l’un assis à côté de lui, l’autre à l’arrière.
C’est ce dernier, un homme de 42 ans, que les pompiers ont trouvé en arrêt cardiaque. Sa famille était assise sur les bancs de la partie civile du tribunal. Elle venait essayer de comprendre.
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Trois pintes et une bouteille de rhum
Ce soir de juin, les trois amis, collègues dans un hôtel du pays malouin, arrivent dans un bar de Dinard à 23 h 45. Ils boivent trois pintes, font la fermeture, vont chez l’un d’eux où ils boivent une bouteille de rhum à eux trois. Ils décident d’aller finir la soirée à la Chaumière, une boîte de nuit de Saint-Lunaire. L’homme de 42 ans demande qui va conduire. Le prévenu explique aux magistrats qu’il répond alors :
« Moi, ça va, et c’est ma voiture. »
Avec un joint fumé par-dessus l’alcool ingéré, le jeune embarque alors ses collègues en voiture. Le trajet se déroule bien, jusqu’à ce qu’il se mette à accélérer. La suite est tragique, la voiture percute une habitation et arrache le pignon en pierre. Elle finit son parcours à plus de 60 mètres du point de choc initial. À l’intérieur, le passager arrière est dans un état grave. Il décédera deux jours plus tard à l’hôpital Pontchaillou à Rennes.
Face au tribunal, le jeune conducteur de 23 ans reconnaît être consommateur de stupéfiants régulier. Il n’élude pas sa responsabilité et s’en désole.
Son avocat Me Stichelbault tente d’expliquer :
« C’est un virage un peu sévère sur lequel on peut facilement arriver à un peu plus de 50 km/h. »
La responsabilité du conducteur est-elle unilatérale ?
« Pardon de le rappeler mais il n’y a pas que le prévenu qui a bu ce soir-là.
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« Qu’il aille dans les écoles » demande la mère de la victime
Le prévenu dit regretter, chaque jour, cette malheureuse soirée. Il a pris le parti de démissionner de son poste à l’hôtel et de retourner vivre dans le Nord de la France. Des regrets qui ne consolent guère la famille.
« Il n’a jamais fait le pas de venir vers eux » déplore Me Molard.
La mère de la victime déclare quant à elle :
« Je ne demande pas de prison. Mais qu’il aille dans les écoles, pour dénoncer les ravages de l’alcool et des stupéfiants. »
Une réaction saluée par le procureur de la République qui a rappelé face à une salle d’audience pleine qu’en France, une personne meurt sur les routes toutes les trois heures.
Condamné à six mois de prison ferme et dix-huit mois de prison avec sursis, le jeune homme est également sous le coup d’une annulation de permis pour deux années. « C’est le procès de la désespérance » a conclu Me Stichelbault…
S.L