Jonathan Sexton (Irlande) avait crucifié les Bleus au Stade de France lors du Tournoi des 6 nations 2018. (©Icon Sport)
Une action. Un drop. Celui de Jonathan Sexton, un soir de février 2018, pas grand monde ne l’a oublié. Et surtout pas Jacques Brunel. Pour son premier match à la tête du XV de France, le nouveau sélectionneur des Bleus pensait débuter son mandat par un succès. Ce drop, réussi à la 83e minute, a changé beaucoup de choses. Et constitue le début du cauchemar pour Jacques Brunel.
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Un drop après 40 temps de jeu
Ce drop, il a hanté les nuits des Bleus. Une action interminable durant laquelle on n’a cessé d’entendre les Français crier « discipline », afin de ne pas donner la pénalité de la victoire à l’Irlande. On joue la 83e minute, le XV du Trèfle vient d’enchaîner un 40e temps de jeu sans perdre le ballon et Conor Murray décide d’ouvrir pour Jonathan Sexton.
L’ouvreur irlandais, pas forcément dans une position confortable à 45m des perches françaises, envoie alors un drop monumental. Pendant 2/3 secondes, tout le public du Stade de France retient son souffle. Sexton, lui, sait déjà que la trajectoire est la bonne et qu’il va faire mouche. Il laisse ensuite éclater sa joie, venant de crucifier le XV de France après le gong (13-15). L’attitude dépitée de Guilhem Guirado, alors sur le banc, contraste sérieusement avec le bonheur des Irlandais.
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« C’est l’ascenseur émotionnel car on y croyait. Ils sont à 40-50 mètres, et Sexton claque le drop alors qu’il s’étire une minute avant. C’est dur à encaisser… », pesta après le match le pilier Jefferson Poirot. « Ce drop nous tue », déplora le pilier Rabah Slimani. « Même crampé, il claque un drop de 45 mètres, c’est la marque des grands« , rajouta le centre Rémi Lamerat.
L’exploit de Teddy Thomas
Le reste du match ? De l’indiscipline côté tricolore, mais aussi un exploit personnel signé Teddy Thomas. L’ailier du Racing 92, servi dans le fermé par Antoine Dupont, signa un slalom majuscule pour inscrire le seul essai de la partie. Pour la première fois du match, les Bleus prenaient la tête. On le pensait jusqu’au coup de sifflet final. Mais ça, c’était sans compter sur le talent de Sexton…
Quatre victoires en 14 rencontres
Forcément, avec des « si », on pourrait refaire le monde. Mais un succès contre l’Irlande aurait donné un tout autre allant au XV de France. Celui-ci, déjà traumatisé après le nul contre le Japon et encore marqué par l’éviction de Guy Novès, aurait pu s’enlever cette poisse qui lui collait tant à la peau. Il n’a fait que s’enfoncer dans sa spirale négative. Et avec lui, forcément, Jacques Brunel.
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Le Gersois a alors enchaîné les contre-performances, malgré un succès contre l’Angleterre au Stade de France. En quatorze matches disputés, il ne comptabilise que quatre petits succès. Dimanche 10 mars 2019, à Dublin, lui et sa bande ont l’occasion de rendre la monnaie. Certes, c’est un sacré défi. Mais rien est impossible. Et c’est peut-être le moment de frapper un grand coup. Une victoire sur la pelouse de la deuxième nation mondiale, ça aurait de la gueule. Ça pourrait surtout lancer plein pot les Bleus dans l’optique de la Coupe du monde au Japon…
