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Fermeture provisoire du séminaire de Lille : « C'est douloureux mais j'espère pas irréversible »

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J-L. Garin est supérieur du séminaire depuis 9 ans.

J-L. Garin est supérieur du séminaire depuis 9 ans.

Comment le supérieur du séminaire interdiocésain basé à Lille (Nord) vit l’annonce la fermeture provisoire du lieu de formation lillois ? Rencontre avec Jean-Luc Garin, philosophe dans la tempête.

Quel est contexte de la décision de fermeture provisoire du séminaire de Lille ?

Nous avons 9 séminaristes pour 8 diocèses : 3 seront ordonnés prêtres et 3 diacres en vue du presbytérat en 2019. Il ne resterait donc que 3 séminaristes.

Où se passera la formation à la rentrée 2019 ?

Les 3 futurs diacres iront se former en alternance à Metz et Lille, une semaine par mois. Les 3 autres semaines, ils seront en paroisse dans leur diocèse respectif. Les 3 séminaristes en 4e et 5e année iront à Issy-les-Moulineaux pour les cours.

A lire aussi : Il n’y a plus assez d’ « apprentis prêtres » : le séminaire de Lille fait une pause

Pourquoi avoir décidé si tôt une « pause » en septembre ?

Nous avons notre réunion statutaire fin février avec les évêques des 8 diocèses concernés. Le nombre d’entrées éventuelles était trop faible. Il fallait l’annoncer assez tôt pour que les séminaristes soient fixés.

Cela ne fait pourtant que 6 mois que le séminaire a déménagé dans une maison à taille humaine. Cette fermeture ne pouvait-elle s’anticiper avant ?

On a posé cet acte de foi et d’espérance à la rentrée 2018, dans une maison plutôt que dans le grand bâtiment rue H. Lefebvre. Nous avons préparé ce projet pendant un an. Nous espérions que le rythme des entrées suivrait le chemin habituel, environ 5 à 6 par an. Mais là, on en était loin. Comme l’année de « propédeutique » (prépa avant d’intégrer le séminaire) est obligatoire, on avait une bonne visibilité de ce qui nous attendait pour la rentrée 2019…

Comment susciter de nouvelles vocations sans séminaire ?

le service des pauvres et un lieu privilégié pour reconnaître une vocation et c’est pourquoi je tiens à l’opération Thermos (maraude auprès des SDF) porté par les séminaristes, qui perdurera avec les étudiants l’an prochain. Il faut aussi favoriser les expérience de vie fraternelle, colocation ou autre. Il faut aussi que des jeunes se projettent comme prêtres. A Lille, il y a des jeunes prêtres, mais ce n’est pas le cas partout… Les structures ecclésiales basées sur le prêtre sont à bout de souffle. il faut repenser le ministère de prêtre dans une dynamique missionnaire.

Ordonner des hommes mariés vous semblerait être une réponse ?

Cela ne dépend pas de moi. personnellement, je vois qu’en Allemagne, il y aussi crise des vocations chez les pasteurs qui peuvent se marier ; ainsi que chez les prêtres maronites. Donner sa vie dans le célibat, cela a du sens… Même si devenir prêtre à l’heure actuelle relève du miracle.

Que devient la maison rue Princesse à Lille ?

Les séminaristes sont en formation jusque juin 2018. Puis, la maison reste propriété du diocèse de Lille. J’espère un projet autour de l’accueil de la question des vocations. Un des lieux forts de la pastorale des jeunes, ce sont les colocations chrétiennes d’étudiants ou de jeunes pros. La maison rue Princesse pourrait en devenir une.

Comment les séminaristes prennent la nouvelle ?

Je voudrais dire qu’au-delà de l’annonce douloureuse que j’espère pas irréversible, les séminaristes sont heureux de se former et d’être auprès des gens !

A votre avis, combien de temps prendra cette pause ?

Elle sera longue au vu du contexte.

En 2019, il n’y aura qu’une ordination pour le Nord – Pas-de-Calais : elle aura lieu le 26 mai à 15 h 30 pour le diocèse de Lille, il s’agit de Jean-Pierre Roussel, 47 ans, en insertion à Tourcoing.


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