
Luis Briand a surpris et touché ses parents, Arnaud et Erika, par son idée de leur venir en aide via une cagnotte sur internet. (©Hervé Pinson)
Vendredi 8 mars, il restait encore 26 jours pour participer à la cagnotte organisée sur internet par Luis Briand, âgé de bientôt 15 ans.
Ce fils de viticulteurs, au Domaine de la Chapellerie, à Chaumes-en-Retz, près de Pornic, a lancé la campagne « Sauvez une exploitation », sur la plateforme Leetchi. Pour venir au secours de ses parents.
Mercredi 6 mars, il y avait déjà plus de 13 000 € collectés, grâce à la générosité de plus de 330 participants.
« J’ai vu qu’une jeune fille du Lot-et-Garonne avait lancé une cagnotte pour aider ses parents agriculteurs », relate Luis.
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Cela correspondait tout à fait à ce que vivent mes parents, qui ne cessent d’avoir de la malchance. Alors j’ai lancé, moi aussi, une cagnotte. Je n’ai averti mon père qu’après.
De la surprise à l’enthousiasme
Son papa, Arnaud Briand, a bien pris l’initiative de son fils.
Sa maman, Erika, a quant à elle été très surprise au départ :
D’emblée, je me suis dit qu’il fallait tout arrêter, par peur du qu’en-dira-t-on. Il n’est pas facile de parler de ses problèmes financiers, on a toujours tendance à ne rien dire, et nous avons toujours fait en sorte de ne pas mêler nos trois enfants à nos ennuis.
Réponse de Luis, tout sourire : « J’ai des oreilles et j’ai surpris des conversations téléphoniques… »
Initiative saluée au collège
Le jeune homme a alors eu l’accord familial pour continuer sa démarche.
Chaque jour, une fois de retour du collège du Sacré-Cœur, à Sainte-Pazanne, où il est élève, en classe de 3e, il jette un œil sur le compteur et les commentaires.
« Dommage qu’on ne puisse pas répondre individuellement à chaque personne », regrette-t-il.
Au collège, l’initiative a été remarquée.
Certains profs et surveillants ont participé. On m’a proposé de présenter ce sujet à l’oral, au brevet.
Car ce n’est pas l’envie qui lui manque de dire aux donateurs combien sa famille leur est redevable pour leur geste.
On connaît certaines personnes, des clients, des amis, mais il y a aussi beaucoup d’inconnus, même des étrangers. Une personne a même donné 250 euros !
Le procès qui plombe
Comme l’explique Luis Briand sur la page internet de la cagnotte, une série de calamités agricoles, plusieurs années de gel, ainsi que de la grêle, ont compris des récoltes, dans cette exploitation de 25 ha.
Cerise sur le gâteau : depuis cinq ans, l’entreprise est en procès contre un prestataire, à la suite d’une opération de filtration qui a mal tourné.
« C’est surtout cela qui nous a mis la tête sous l’eau », avoue Erika Briand. La décision de justice en appel sera rendue début avril 2019.
Des idées pour s’en sortir
Ayant obtenu un plan de continuation pour étaler leurs dettes, Erika et Arnaud Briand espèrent alors voir le bout du tunnel, avec l’appui de la collecte de leur fils.
Le couple ne manque pas d’idées : en 2017, il a lancé Adopte1cep.com, afin de proposer aux internautes de parrainer des ceps, en préachetant des bouteilles.
Les viticulteurs misent aussi sur l’évolution de leur exploitation, en conversion bio.
Avec encore pas mal d’idées en plus axées sur le recyclage ou la réutilisation des bouteilles et autres contenants.