« Devenir professionnel dans cette discipline ne m’avait jamais traversé l’esprit. Je me suis lancé dans ce sport par simple curiosité. » La révélation est de Julien Malheuvre, Pontivyen de 28 ans.
Le jeune homme vit un rêve, après une petite carrière de footballeur. « J’ai fait plusieurs années au Stade pontivyen. Je faisais de la musculation, en complément. » Les blessures à répétition l’écartent des terrains, il mise tout sur la muscu’.
Trois titres de champion
Julien Malheuvre fait ses premières gammes, en compétition, dans une discipline difficile : la force athlétique. Elle comporte trois mouvements, le squat, le soulevé-de-terre et le développé-couché.
Des grands champions comme Dédé Lopez, Rémy Darcel ou Raymond Guyon, ex-champion de monde, m’ont super-motivé. Ils m’ont bien conseillé, c’était un plaisir de s’entraîner
Les deux premières années, Julien ne fait que découvrir le monde de la force athlétique. En 2010, il obtient ses premiers véritables résultats. En devenant champion de Bretagne, interrégion et de France. La même année. « Une grande consécration pour toutes ces heures passées à soulever de la fonte. »
Un an d’arrêt
Oui, mais voilà, le sport à haute dose, c’est bien. Mais on peut en subir les conséquences. Comme pour le foot, les ennuis de santé vont s’accumuler. Déchirure, tendinite, luxation. Julien Malheuvre se retrouve, une nouvelle fois, sur la touche. « J’ai dû arrêter entraînements et compétitions, durant plus d’un an. Ça m’a totalement coupé dans mon élan et surtout dans la motivation. »
À peine rétabli, Julien retourne à la salle de Pondi Fitness, son lieu d’entraînement. « Les copains et l’ambiance me manquaient. Je venais juste pour faire du cardio et de la petite machine. »
Pendant cette longue coupure, le jeune athlète s’intéresse à la nutrition, en compétition. Cela lui a donné une idée : « Je savais que je ne pourrais plus faire de gros effort en musculation. Je me suis dit, pourquoi ne pas se tourner vers une autre discipline, en rapport avec la musculation. Comme le bodybuilding. »
61 kg de muscle, 6 % de graisse
Julien Malheuvre se lance dans le monde fermé du bodybuilding. Aidé par Patrick Ricard, éducateur sportif à Pondi fitness, naturopathe et conseiller diététique et, par son ami Kévin Gahoui, coach sportif.
Cette discipline demande beaucoup de sacrifice, une hygiène de vie irréprochable. C’est un mode de vie et non un régime comme on peut le penser. J’avalais jusqu’à sept repas par jour
Des sacrifices, il en fait, comme arrêter le sel, le sucre, le gluten, le lactose. « J’ai une nutrition saine et surveillée. » Résultat : 61 kg de muscle et 6 % de graisse.
Car, les juges sont très pointilleux en compétition. « Nous sommes jugés sur le physique, la qualité de sèche et les huit positions à tenir. Dont une qui est libre », détaille Julien Malheuvre.
Premier de NFS
Si Julien ne se classe pas sur sa première compétition à Musclemania, il décrochera le Graal ensuite. Il termine premier en catégorie ’’ body poids léger’’, sur la renommée compétition du NFS (Naturel fitness show). Et aussi premier de la finale toutes catégories.
Surtout, il obtient sa carte pro. « Je n’en revenais pas. Je vivais un rêve éveillé », commente le bodybuilder.
Rendez-vous en 2017
Désormais, c’est dans le monde des professionnels que l’athlète pontivyen va devoir faire ses preuves. Surtout en compétitions internationales.
Ce changement de statut m’a obligé à prendre un coach, Jérôme-Marie Ranchdesanxag. Il est entraîneur-sélectionneur en équipe de France AFBBN, la fédération de body
Mais pour le moment, le Pontivyen fait relâche. La prochaine compétition est prévue en mars 2017, pour la coupe de France, en demi-finale Sud AFBBN. Julien Malheuvre voit plus loin : « J’aimerais un jour devenir champion d’Europe ou du monde, d’ici deux à trois ans. »