Le roulottier avait forcé des voitures dans un parking de la rue Bayard, à Toulouse (©Illustration/Actu.fr)
Inutile de préciser qu’il ne s’agit pas d’un perdreau de l’année. Si l’on devait comparer son palmarès judiciaire au drapeau américain, chaque étoile ne correspondrait pas à un état mais à une condamnation. Pile poil.
A 47 ans, ce délinquant a déjà passé près de 30 années derrière les barreaux. A ce stade de persistance, difficile, sans doute, de se réinsérer dans autre chose que la cambriole lorsqu’il revoit, de temps en temps, la lumière du jour en homme libre. Alors il replonge. Inlassablement. Inexorablement.
« De tout ma carrière, j’ai rarement vu ça »
Jeudi 28 mars 2019, trois semaines à peine après avoir quitté l’ombre du cachot, le revoilà en pleine lumière, rue Bayard, à Toulouse.
Le Stravinsky du cruciforme cible quelques voitures stationnées dans le parking d’une résidence. Il fouille les habitacles, rafle le tout venant et, comme souvent, se fait intercepter la main dans le sac par les forces de l’ordre.
Lire aussi : Un homme arrêté pour 14 vols à la roulotte dans le centre-ville de Toulouse
Au tribunal, son pedigree ébahit le président, selon La Dépêche. « De toute ma carrière, j’ai rarement vu ça ». Ses 50 mentions au casier, en attendant celle du jour, sont autant de diplômes (au rabais) délivrés par la rue.
Le « vol low-cost » atterrit à… Seysses
La « roulotte », c’est le casse du pauvre. Un « vol low-cost » qui atterrit plus souvent à la maison d’arrêt de Seysses que sur le tarmac de Blagnac.
Mais avec ses antécédents, la moindre peccadille prend de terribles proportions. « On a l’impression qu’il n’y a plus rien à faire avec ce monsieur », se désespère le procureur.
Son avocat joue une partition cent fois répétée. Comme un vinyle rayé sur lequel bloque la pointe du saphir :
Sa vie, c’est l’histoire d’un échec. Son père a tué son frère sous ses yeux. C’est un ancien toxicomane. Il n’a jamais réussi à se réinsérer.
Huit mois ferme, maintien en détention
Voler pour se payer sa dose. Se shooter pour oublier qu’on n’a pas de vie. Ou alors, derrière les barreaux. Triste perspective en réalité. Mais comment se sortir de cette spirale infernale ?
Lire aussi : Faits-divers : sept jeunes lauragais interpellés pour plus de 60 vols « à la roulotte »
A l’heure de trancher, le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère public. Huit mois de prison ferme avec maintien en détention. Et une nouvelle mention au B1. La cinquante-et-unième.
La justice pénale a (souvent) de la mémoire. Le casier judiciaire demeure son impitoyable pense-bête…
Laurent Derne
