
Jörg Bong, alias Jean-Luc Bannalec signe Les disparus de Trégastel, sorti en mars en France. (©Le Trégor)
Sous le pseudonyme de Jean-Luc Bannalec se cache Jörg Bong. Un Allemand, installé à Francfort, tombé sous le charme de la Bretagne. Le commissaire Dupin, le personnage créé par Jean-Luc Bannalec, est une véritable star outre-Rhin. Les enquêtes du policier, Parisien muté à Concarneau, sont des best-sellers.
Bretonisches Leuchten, sorti en 2017 en Allemagne, a pour cadre la côte de Granit rose, de Perros-Guirec à Trégastel. La version française, Les disparus de Trégastel, vient de paraître aux Presses de la cité. En octobre dernier, le téléfilm adapté du roman policier a été diffusé sur France 3.
« Un endroit magique »
Les disparus de Trégastel est un pas de côté, « il est en vacances, dans un endroit magique ». Sauf qu’il y a des morts et le commissaire Dupin, qui déteste le farniente, mène l’enquête… Il s’agit notamment de résoudre le meurtre d’une femme retrouvée dans une carrière de granit rose. Le policier enquête entre Trégastel et Ploumanac’h. Et ce dans le dos de sa compagne, Claire…
Pour écrire son ouvrage, Jörg Bong s’est d’abord beaucoup documenté. « Je lis tout ! ». Des livres aux coupures de journaux ayant trait à l’actualité, à la culture, au patrimoine… Ce n’est qu’ensuite qu’il s’est rendu sur place, à plusieurs reprises, parfois une semaine durant. D’où la parfaite connaissance du secteur, qui se ressent à la lecture de son polar.
« Je marche, l’esprit libre, je collecte des endroits pour mon livre et je parle avec les gens. Les Bretons savent parfaitement raconter les histoires », s’exclame l’auteur, toujours muni, pour prendre des notes, d’un petit carnet. Rouge, de préférence.
De Ploumanac’h à la grève de Toul Drez
« Il faut que je voie les choses, que je les sente », insiste Jörg Bong. Avec lui, le réel se mêle à la fiction. D’abord dans les lieux choisis, « ils existent tous ». À l’instar du Castel Beau site, l’hôtel de Ploumanac’h, plusieurs fois cité, ou encore la grève de Toul Drez à Trégastel, la plage où Dupin et Claire ont leurs habitudes. Avec parfois du vécu. « Comme dans le livre, j’ai acheté une serviette Lila et j’ai admiré le sable, la mer, les rochers. Comme Dupin, je me mets toujours de la crème solaire dans les yeux et j’ai du sable partout sur ma serviette », rigole-t-il.
« Je veux que le monde voie comme c’est beau »
Le livre est une ode à la beauté de la côte, les descriptions, nombreuses, sont élogieuses. « Je veux que le monde voie comme c’est beau », s’enthousiasme l’écrivain. Lancé, il ne s’arrête plus, véritablement fasciné :
« C’est comme dans un film fantastique, c’est un paysage irréel, incroyable ».
Pour lui, « il y a une force et une énergie stupéfiante, étonnante. C’est dû au granit ! Quand je suis ici, je me sens plein d’idées, d’inspirations. C’est très fort et particulier ».
Jörg Bong va mettre entre parenthèses sa carrière d’éditeur pour se consacrer à l’écriture. Le commissaire a encore nombre d’enquêtes à mener. Dans le Trégor ? « Dupin va revenir, promet son créateur. Peut-être dans le cadre de recherches pour une enquête ou bien un week-end avec Claire… »
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« Une encyclopédie de la Bretagne »
À travers sa série, l’écrivain veut créer « une encyclopédie de la Bretagne. Je parle de la culture bretonne, du patrimoine, de l’histoire », énumère Jörg Bong. Qui évoque aussi des sujets d’actualité. « Quand je suis venu ici, il y avait la crise agricole. Il y avait des manifestations. » Et il en est question dans son roman. Adepte de la bonne chère, l’auteur titille également les papilles de son lectorat en louant les spécialités locales. L’écrivain cite même le whisky de Warenghem, la distillerie basée à Lannion.
Les disparus de Trégastel de Jean-Luc Bannalec, aux Presses de la cité, 21 €.