
The Dead don’t Die de Jim Jarmusch était présenté la semaine dernière en ouverture du Festival de Cannes (©OLIVIER-VIGERIE-Universal-Pictures-France)
Le film
The Dead Don’t Die est la 13e réalisation de l’auteur américain Jim Jarmusch. Deux ans après Paterson, le réalisateur s’essaie au film de genre et à un classique du cinéma d’horreur : les zombies. The Dead Don’t Die raconte la vie paisible d’une petite ville américaine où, sans trop qui l’on sache pourquoi, les horaires de la journée se dérèglent et les animaux disparaissent. Jusqu’au moment où les morts sortent de leur tombe et s’attaquent sauvagement aux vivants.
Entre l’horreur et la comédie, The Dead Don’t Die est incarné par les habitués du cinéma de Jarmusch : Bill Murray (Coffee and Cigarettes, Broken Flowers, The Limits of control), Adam Driver (Paterson), Tilda Swinton (Broken Flowers, Only Lovers Left Alive, The Limits of Control), Tom Waits (Coffee and Cigarettes, Down by Law, Mystery Train) ou encore Chloë Sevigny (Broken Flowers), entre autres, sont au casting fleuve de ce film choral.
The Dead Don’t Die a été présenté mardi dernier en ouverture de la 72e édition du Festival de Cannes. La suite d’une longue histoire entre Jim Jarmusch et le festival : avant ce film, 7 autres des films du réalisateur avaient été présentés en compétition. Il avait obtenu en 1984 la Caméra d’or pour le film Stranger Than Paradise.

Danny Glover, Bill Murray et Adam Driver sont notamment au casting de The Dead don’t Die (©Universal Pictures France)
La critique
Les airs de déjà-vu sont légion dans The Dead Don’t Die. Et pour cause, le nouveau film de Jim Jarmusch est malin et surtout bourré de références pop à l’imagerie d’apocalypse zombie, de Romero à nos jours. Le spectateur ne sera donc pas dépaysé dans cette bourgade de Centerville (la mal nommée) : un diner à l’ancienne et commissariat aux faux airs de Twin Peaks, un motel miteux à la Psychose, une station-service tenue par un geek fan de zombies… On arrête là les analogies, il y en a bien d’autres : on joue en terrain connu. Mais quand les tombeaux sont rouverts chez Romero, les protagonistes ont peur, ne comprennent pas et paniquent. Chez Jarmusch, ils lèvent à peine un cil : tout le monde est mort, mais ne le sait pas encore. Une allégorie maline dans la droite lignée du maître Romero : quand ce dernier critiquait le consumérisme américain, Jarmusch ajoute dans sa critique une dimension écologique dans sa description de l’apocalypse. Féroce.
Du reste, cette joyeuse représentation d’une Amérique aussi profonde que perdue est plaisante à voir, en grande partie grâce au casting XXL qui se réunit une nouvelle fois autour du réalisateur : outre les habitués (Bill Murray, Tom Waits, Chloë Sévigny, Iggy Pop, Adam Driver, Tilda Swinton, RZA et Steve Buscemi ont tous déjà joué chez Jim Jarmusch), les nouvelles têtes (Selena Gomez, Danny Glover, Caleb Landry Jones) séduisent et amusent.
Pince-sans-rire, absurde, ironique à souhait, The Dead Don’t Die peut dérouter. Notamment quand Jim Jarmusch joue à briser le 4e mur. Mais son sens du décalage a le mérite de réunir les amoureux du cinéma d’horreur populaire et du cinéma d’auteur. Élégant.
Retrouvez la bande-annonce de The Dead don’t Die
The Dead Don’t Die, de Jim Jarmusch, avec Bill Murray, Adam Driver, Chloë Sevigny, Tilda Swinton, Steve Buscemi, Danny Glover, Caleb Landry Jones, Rosie Perez, Iggy Pop, RZA, Sara Driver, Carol Kane, Selena Gomez et Tom Waits. Actuellement en salles. ***