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Seine-et-Marne. Akli Tadjer, l’écrivain désiré

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De nombreux lecteurs ont répondu présents à l'invitation d'Yves Grannonio et de son équipe à rencontrer Akli Tadjer (à gauche)

De nombreux lecteurs ont répondu présents à l’invitation d’Yves Grannonio et de son équipe à rencontrer Akli Tadjer (à gauche) (©DR)

« Le racisme, c’est la connerie la mieux partagée au monde », dixit Akli Tadjer.
Heureusement, il y avait foule à la librairie du Château, à Brie-Comte-Robert, ce vendredi 23 novembre. Les lecteurs se sont déplacés en nombre pour afficher leur soutien à l’auteur franco-algérien. Le romancier est venu dédicacer son dernier livre « La vérité attendra l’aurore », paru chez JC Lattès. L’occasion également de revenir sur la récente polémique dont il a fait les frais autour de son livre « Le porteur de cartable » que des lycéens de Péronne, dans la Somme, avaient refusé de lire pour des raisons clairement racistes. Une polémique qui avait fait la une du Courrier Picard sous le titre « Akli Tadjer, l’écrivain indésirable ».

« Je voulais m’expliquer avec eux »

Devant les lecteurs, le romancier a déroulé le récit de la rencontre avec ces élèves de terminale, le 16 novembre dernier.
« Ce sont des ados paumés qui passent leur temps devant les images négatives des Arabes sur BFM TV. Sevrés au communautarisme, ils font un rejet, a-t-il déclaré. Alors, quand on leur met un livre comme « Le porteur de cartable » (une histoire d’amitié entre un rapatrié d’Algérie et un porteur de cartable du FLN, ndlr) entre les mains, c’est leur faire violence. Mais je me suis senti insulté, alors, je voulais m’expliquer avec eux. »
Mais, pour l’auteur, pas question d’arriver avec un discours grandiloquent. « La première chose que je leur ai demandée, c’est « qui n’est pas raciste dans cette classe ? ». Six ou sept ont levé la main spontanément. Trois autres plus timidement. Et deux élèves sont restés les bras croisés, devant moi, ils m’affrontaient », a raconté Akli Tadjer. Alors, le romancier a tenté de mettre ces élèves habités par le rêve américain dans la peau d’un étranger. « Je leur ai fait réaliser que s’ils partaient vivre aux États-Unis, il faudrait apprendre la langue. Rien qu’en disant ça, trois ou quatre avaient déjà renoncé à leur projet ! » Et de poursuivre : « Je leur ai expliqué ce que m’avaient apporté les livres. La lecture fait découvrir d’autres pays, d’autres cultures, d’autres façons de vivre et de rire. Mais ces jeunes n’ont pas l’esprit à rêver. »

Un livre à paraître en mars

Akli Tadjer a reçu insultes et menaces de mort. Ce dernier a porté plainte. « Je n’écris pas des romans pour entendre que, comme je suis franco-algérien, je ne mérite que six balles dans le dos au lieu de douze. D’autant que, dans mon livre, on est à dix mille lieues de la provocation. »
Pour conclure sur la rencontre avec les lycéens : « J’ai fait le parallèle entre leur vie et la mienne. Ils ont fini par se dire que même si j’étais un Arabe, j’étais un peu comme eux quand même. »
Alors, de cette malheureuse histoire, le romancier devrait en tirer un livre à paraître au mois de mars pour pouvoir peut-être tourner la page.
Vanessa RELOUZAT
S@VanessaRelouzat


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