
Une vingtaine d’avocats se sont rendus sur le marché de Dinan pour expliquer la nature de leur protestation (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Ce matin, au tribunal d’instance de Dinan, toutes les affaires avaient été renvoyées. Pourtant, les avocats étaient bien présents, mais sur le parvis de l’institution.
En grève, ils ont fait part de leurs inquiétudes liées à la réforme de la justice. Notamment concernant la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance.
Tribunaux spécialisés
L’article de loi, voté à l’assemblée nationale dans « un hémicycle à moitié vide, à minuit », selon Xavier-Pierre Nadreau, bâtonnier au barreau de Saint-Malo – Dinan, prévoit la possibilité de spécialiser les tribunaux.
« Par exemple, si quelqu’un de Dinan veut avoir affaire au juge des enfants, il sera peut-être obligé de se rendre à Rennes ou Saint-Malo », illustre Catherine Jeannesson, future bâtonnière.
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Services dématérialisés
Autre spécificité de la réforme, certains services seront dématérialisés, comme l’injonction de payer, à charge du tribunal d’instance de Dinan. « Elles seront traitées par une juridiction nationale, en ligne, donc sans contact », regrette Xavier-Pierre Nadreau.
Les avocats craignent, à termes, la disparition du tribunal de Dinan et de voir le justiciable « subir une justice déshumanisée ». C’est le cas de Me Gauthier, qui déplore :
Au lieu de mettre plus de juges, on supprime les contentieux. »
Le mouvement des avocats du barreau Saint-Malo-Dinan n’est pas d’aujourd’hui. Il y a quelques semaines, ils ont mené une opération « justice morte » à Saint-Malo.
Ils prévoient également de participer à la journée de mobilisation nationale du 12 décembre. Cette fois, ils devraient être suivis par magistrats et greffiers et ont prévu de se rendre devant la préfecture de région.