
Jonathann Daval, (2em à partir de G), le père et la mère Jean-Pierre et Isabelle Fouillot d’Alexia devant son portrait lors de ses obsèques, à Gray le 8 novembre 2017. (©AFP/Archives/SEBASTIEN BOZON)
Jonathann Daval, principal suspect du meurtre d’Alexia, a craqué. Vendredi, lors de confrontations avec le beau-frère et la sœur d’Alexia, Grégory et Stéphanie Gay, il a de nouveau avoué être le meurtrier de sa femme.
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Pendant plus de deux heures, l’informaticien de 34 ans a fait face successivement à Grégory Gay, qu’il continuait d’accuser du crime, pourtant nullement inquiété par la justice, et à son épouse Stéphanie. Tout comme les parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ceux-ci ont vivement rejeté les accusations de Jonathann Daval.
Après un interrogatoire sur le fond la semaine passée au cours duquel il avait déjà maintenu sa version des faits, il s’est retrouvé ainsi pour la deuxième fois en huit jours dans le cabinet du juge d’instruction Rodolphe Uguen-Laithier.
La mère et le frère de Jonathann Daval ont également tenu à faire le déplacement vendredi même s’ils ne pourront pas le voir. « On est là pour le soutenir par la pensée, par notre présence », a déclaré sa mère, Martine Henry, se disant « stressée ».
Cette dernière est toutefois sous le choc après les aveux de son fils :
La maman de Jonathann, Martine Cussey est sous le choc après les aveux de son fils. #alexiadaval #daval pic.twitter.com/26qlkUrsot
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« Indécent, abject »
Quand il signale la « disparition » de sa femme fin octobre 2017, Jonathann Daval commence par pleurer à chaudes larmes sur l’épaule de ses beaux-parents. Ses pleurs redoublent d’intensité quand le corps d’Alexia est retrouvé deux jours plus tard en partie brûlé dans un bois, non loin de leur maison de Gray-la-Ville (Haute-Saône).
Mais fin janvier, les enquêteurs acquièrent la conviction que l’employée de banque de 29 ans n’est en fait jamais partie faire son footing. Face aux « éléments accablants » qu’ils ont réunis, notamment l’utilisation dans la nuit de sa voiture professionnelle, Jonathann est arrêté et avoue en garde à vue avoir étranglée sa femme lors d’une dispute.
En juin, il revient sur ses aveux, accusant sa belle-famille d’avoir conclu un « pacte secret » pour couvrir Grégory Gay qui aurait selon lui commis le geste fatal lors d’une « crise » de sa femme au domicile de ses beaux-parents.
« Son discours est invraisemblable, indécent, abject, mais surtout grotesque », s’était indigné Me Portejoie à la veille des confrontations.
42 expertises
Celles-ci sont susceptibles aussi de combler quelques zones d’ombre du dossier. Pourquoi Alexia portait-elle des traces de coups au visage, outre la strangulation ? Qui a tenté de brûler son corps ? L’auteur du meurtre a-t-il bénéficié d’une complicité, notamment pour déplacer le cadavre ? Le meurtre était-il prémédité ?
Dans une enquête judiciaire qui compte déjà 42 expertises, un transport sur les lieux de la découverte du corps est également souhaité par les parties.
Devant le magistrat instructeur qui mène les confrontations, les protagonistes ne se font pas face mais sont assis côte-à-côte, séparés par leurs avocats respectifs.