
Quand la maison de retraite plombe l’équilibre financier du couple (photo d’illustration)
C’est un couple de septuagénaires, d’Alençon.
Atteint d’une maladie apparentée à Alzheimer, il est entré en maison de retraite, depuis le 12 octobre 2018.
Elle est restée, seule dans le pavillon d’Alençon, devenu trop grand, que le couple loue depuis de nombreuses années, 553€ par mois.
Mais ces jours-ci elle va déménager, dans un logement moins grand, à Condé-sur-Sarthe.
Il lui en coûtera 385€. Mais là aussi il faudra ajouter les charges (chauffage, eau, etc). Et se nourrir.
Seule et seuil
Elle déménage pour faire des économies.
Car la facture de la maison de retraite s’élève à 2000€/mois.
Toute la pension de son mari y passe : 1756€/mois.
Il faut donc encore trouver 244€ pour payer la facture.
Sa pension personnelle ? 622€/mois.
Dont il faut déduire le loyer (553€ hier, 385€ demain).
Elle a demandé des aides.
Le minimum vieillesse ?
Elle n’y a pas droit : elle dépasse le seuil, de peu.
Bien reçue
Elle a poussé les portes. Assistantes sociales du Département, agents de la CAF*, député et son attachée parlementaire, etc. « Je n’ai jamais été mal reçue, au contraire. On me comprend. C’est déjà une aide morale », confie, les larmes aux yeux, celle que nous appellerons MJB.
Elle va déménager.
Après avoir vendu des meubles devenus superflus, elle a préparé les cartons.
Malgré cela, la facture plancher du déménageur s’élève à 2000€.
Trop cher.
Elle fera appel à des connaissances pour effectuer le travail.
« Je suis révoltée. Partir à la quête d’aides, ce n’est pas du chiqué », ajoute MJB qui sait qu’elle n’est pas la seule dans ce cas.
Réveiller
On l’a compris : la maison de retraite de son époux plombe l’équilibre financier du couple.
Il n’aurait pas fallu se marier.
Autre solution : se séparer.
Oui mais MJB aime encore son mari déjà un peu parti, un homme qu’elle a « tout fait pour le garder », et avec lequel elle aurait bien aimé poursuivre le chemin commun déjà accompli.
Alors, se séparer, c’est impensable.
Alors (bis), vu sa situation elle veut « réveiller ceux qui nous dirigent, car c’est anormal et indécent de devoir tendre la main ».
Dans la France de 2018, pays pourtant riche.
* Caisse d’Allocations Familiales.