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Près de Nemours. Ces villes qui veulent être indemnisées suite aux mouvements de terrain

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La salle omnisports de Bagneaux (en haut à gauche) a connu plusieurs opérations de rénovation suite aux inondations, mais aussi aux mouvements de terrain (archives)

La salle omnisports de Bagneaux (en haut à gauche) a connu plusieurs opérations de rénovation suite aux inondations, mais aussi aux mouvements de terrain (archives) (©RSM77)

Juin 2016, Nemours et ses environs étaient littéralement noyés sous les eaux du Loing. Cette crue exceptionnelle, que beaucoup estiment comme étant la fameuse crue semi-millénale de la rivière, avait très sévèrement impacté près d’un millier de foyers, 200 commerces ainsi que de nombreux édifices publics.

Une fois les eaux tumultueuses du Loing retournées dans leur lit, est venu le temps de l’état des lieux. Plusieurs milliers d’euros avaient été versés aux communes sinistrées, reconnues en état de catastrophe naturelle pour la période du 28 mai au 5 juin 2016 par les services de l’Etat.

Fissures et mouvements de sol

Or, la liste des dégâts ne s’arrête pas là selon les élus du bassin du Loing. Plus précisément, d’autres détériorations se sont manifestées dans les semaines, voire dans les mois qui ont suivi ces inondations. « Quelques administrés sont venus me voir afin de me faire part de l’apparition de fissures sur leur maison. Des fissures qui sont apparues peu de temps après le retrait des eaux », récapitule Pierre Babut, le maire de Souppes-sur-Loing.

Et c’est là que le bât blesse pour le premier édile sulpicien. Car l’homme a noté sur sa commune l’existence de plusieurs mouvements de sol. En témoignent les diverses opérations conduites à l’école du centre ou encore la cantine attenante : « À la suite des mouvements de terrain, nous avons dû effectuer plusieurs injections de résine mélangée à du béton sur quelques mètres de profondeur afin de stabiliser les locaux », confirme le maire. Cependant, l’ensemble de ces mouvements de terrain n’a pas été retenu comme catastrophe naturelle par les services de l’Etat. « Du coup, les riverains qui souhaitent faire réparer leur maison doivent le faire sur leurs propres deniers. Ils ne seront pas remboursés par les assurances, poursuit Pierre Babut. C’est un problème important, car les factures sont souvent très salées à ce niveau ».

L’incompréhension

Des demandes de classement en catastrophe naturelle pour les mouvements de terrains différentiels (hors sécheresse géotechnique) consécutifs aux inondations ont ainsi été déposées auprès du ministère de l’Intérieur ou encore de la préfecture de la Seine-et-Marne pour les communes de Nemours, Bagneaux, Saint-Pierre-lès-Nemours et donc Souppes-sur-Loing. Demandes refusées par arrêté interministériel en date du 24 janvier 2017.

Néanmoins en septembre dernier, coup de tonnerre ! Onze communes du Loiret, dont Montargis, ont obtenu ce classement et donc le remboursement quasi-automatique de leurs dépenses consacrées à la restauration du patrimoine victime de mouvements de sol. « Je ne vous cache pas notre stupéfaction à la découverte de cet arrêté, tonne Valérie Lacroute, députée de la circonscription. D’autant plus qu’une partie de ces communes sont situées aux bords du Loing. Pour nous, il y a comme un sentiment d’incompréhension, voire d’injustice, car il y a une distorsion de traitement entre les communes situées dans la même vallée du Loing », poursuit-elle.

La députée a ainsi envoyé un courrier au Premier ministre, Edouard Philippe, le 7 janvier dernier pour demander un réexamen des dossiers des quatre communes voisines.

Riverains et municipalités en attente

Et la déclaration de catastrophe naturelle pour les mouvements de terrain est attendue par de nombreuses personnes, à commencer par les riverains. Une quarantaine de dossiers à Souppes, une centaine à Saint-Pierre, plusieurs dizaines à Bagneaux ou encore cinq demandes à Nemours croupissent dans les tiroirs des mairies en attendant un hypothétique traitement.

Outre les dossiers des administrés, des communes ont dû effectuer des travaux en urgence sur certains de leurs équipements. C’est le cas à Bagneaux-sur-Loing. « À cause des mouvements de sol, notre salle omnisports a été lourdement endommagée. Nous étions obligés d’agir vite. Il était hors de question que nous recevions des usagers dans ces conditions », résume Claude Jamet, le maire de la commune.

Comme à Souppes, plusieurs injections de résine ont été faites dans les sols. Opérations à laquelle il faut ajouter la pose d’un nouveau parquet et le remplacement des vestiaires. Des travaux qui ont coûté la coquette somme de 1,2 million d’euros à la commune. « Sur ces réparations, si on retire les aides reçues pour les inondations, 700 000€ sont à la charge directe de la commune. Pour pouvoir les honorer, j’ai dû contracter un emprunt sur dix ans, plutôt que d’augmenter les impôts. Depuis que je suis maire, c’est la première fois que j’emprunte », s’exaspère Claude Jamet, qui attend la réévaluation de son dossier pour profiter du remboursement des assurances.

Si le courrier à Edouard Philippe aboutit à un nouveau refus, chaque maire se dit prêt à aller plus loin. Comme principaux – et derniers – leviers à activer, ceux-ci pourraient saisir le tribunal ou encore interpeller directement Emmanuel Macron. « Il était venu à Souppes durant les inondations quand il était ministre de l’Économie, se remémore Pierre Babut. J’espère qu’il se souviendra de nous ».


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