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Passage d’Escoville, à Caen, habitants et commerçants ne supportent plus les trafics

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Sous les arcades de l’immeuble voisin ou dans la cour de l’hôtel d’Escoville, à Caen (Calvados), les trafics en tous genres se déroulent au vu et au su de tous.

Sous les arcades de l’immeuble voisin ou dans la cour de l’hôtel d’Escoville, à Caen (Calvados), les trafics en tous genres se déroulent au vu et au su de tous. (©Maxence Gorregues/Liberté – Le Bonhomme libre.)

Un début d’après-midi, en milieu de semaine. Un à un, des jeunes se massent à l’entrée du passage d’Escoville, boulevard Maréchal-Leclerc, en centre-ville de Caen (Calvados). Ils sont rapidement une dizaine, puis une quinzaine, parfois 25, jusqu’à bloquer le passage. Un commerçant du secteur décrit :

Ils apostrophent les passants, n’hésitent pas à proposer du shit à nos clients.

Une pétition pour alerter les autorités

L’endroit est réputé pour être un mini-supermarché de la drogue, à ciel ouvert et quasiment face aux caméras de vidéo-surveillance. Les tarifs de chaque produit stupéfiant s’affichent d’ailleurs parfois sur les murs : 10€, 20€ – tout : Coco, MD, Cana… La situation n’est pas nouvelle mais, selon un habitant, « elle s’amplifie terriblement ». Au point qu’une pétition a été lancée dans le quartier, afin de prévenir les autorités.

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« On n’en peut plus »

Les signataires – habitants, commerçants, clients – y dénoncent un « sentiment d’insécurité permanent », ainsi que des « dégradations » récurrentes (crachats, mégots, déchets…). Ils racontent les bagarres entre dealers qui se produisent régulièrement sur l’échiquier de la cour intérieure de l’hôtel d’Escoville. « Les clientes ont peur et préfèrent venir accompagnées  », raconte une commerçante. Un autre a dû intervenir parce qu’une jeune femme avait été plaquée au mur, et traitée de « salope » par un groupe de jeunes. Le responsable d’un magasin souffle :

C’est impossible de discuter avec eux On se sent démunis. On est à bout, on n’en peut plus.

D’autant que, par peur des représailles, les voisins hésitent à déposer plainte. La police municipale intervient régulièrement mais ses moyens d’action sont limités. La police nationale, elle aussi, connaît la situation. « Quand la police débarque, ça se calme durant deux ou trois jours, mais ensuite, ça reprend. »

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Ces nuisances sont non seulement désagréables pour le voisinage, mais elles ont également des conséquences sur l’activité économique du quartier. Difficile de faire tourner un commerce dans ces conditions… « Le passage se vide, les gens le contournent, peste un commerçant. L’impact sur le chiffre d’affaires est difficile à estimer, mais ça en rajoute une couche… » Une autre complète :

Entre les gilets jaunes le samedi, les travaux en centre-ville, les problèmes de stationnement, on n’est pas aidés.

Sans compter « l’image » que cette situation renvoie, au moment où le boulevard Leclerc est refait à neuf, pour devenir piétonnier.

Réunion à la mairie ce vendredi 8 mars

Alertée par un courrier en date du 25 février 2019, la municipalité, consciente du problème, a convié les habitants et commerçants à une réunion, en présence du directeur départemental de la sécurité publique et du directeur de la police municipale, ce vendredi 8 mars 2019.

Passage d'Escoville, à Caen (Calvados), les tarifs des produits stupéfiants  s’affichent sur les murs.

Passage d’Escoville, à Caen (Calvados), les tarifs des produits stupéfiants s’affichent sur les murs. (©DR)


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