
La maladie touche les carpes de taille moyenne © DR
Surpris et un peu inquiet, M.Bernard, habitué à promener son chien le long du Grand Canal du château de Fontainebleau s’interroge : « voir ces carpes le ventre à l’air, c’est impressionnant. En quelques jours, j’en ai vu une bonne dizaine, assez grosses, et je n’avais pas remarqué ce phénomène l’année dernière ».
Depuis quelques semaines en effet, il n’est pas rare de voir des carpes mortes flottant à la surface, particulièrement au bout du canal. De quoi interroger sur les raisons du phénomène, alors que l’on retrouve caddies, cônes de signalisation et autres vélos électriques au fond de l’eau. Pollution ou réchauffement climatique ?
Du côté de l’étang de Perreuse à Jouarre, ce sont 5 tonnes de poissons morts qui ont été retrouvés. En cause, un virus qui touche les poissons à cette période de l’année : la virémie printanière.
Jean Dey, président de l’Aappma le Grand Barbeau, qui gère la pêche au Canal, est formel : « il s’agit bien de la virémie. Chaque année au sortir de l’hiver, les poissons sont fragiles aux infections, et on retrouve des cadavres. On en a retrouvé 22, ce qui est assez important mais pas catastrophique ».
En cause, le printemps qui tarde à s’installer et donc la température de l’eau trop froide pour la saison. « Le phénomène s’arrêtera quand les températures redeviendront favorables, assure Jean Dey. Notre garde-pêche a été alerté et nous retirons les cadavres au fur et à mesure. Nous ne sommes pas sur une épidémie massive ».
Pas de quoi s’alarmer
Vigilance donc, mais pas de quoi s’alarmer : les carpes du château se portent bien malgré cet épisode. « C’est vrai que c’est surprenant de voir ça, mais la maladie ne touche que les poissons de taille moyenne, pas les plus gros de 10 kilos par exemple, ni les petits. Les gens pensent que c’est un phénomène de pollution, et si c’est vrai qu’il y a des actes d’incivilité, la mortalité serait massive si c’était le cas ».
L’association, qui vient d’organiser un important concours au Canal, continue des opérations de rempoissonnement pour permettre le renouvellement des populations : « il y a assez de carpes à Fontainebleau », rassure Jean Dey.
Yoann VALLIER