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PATRIMOINE. L'Académie des Jeux floraux, symbole du rayonnement culturel de Toulouse

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Le salon blanc de l'Académie des Jeux floraux à l'hôtel d'Assézat.

Le salon blanc de l’Académie des Jeux floraux à l’hôtel d’Assézat. (©DR)

L’Académie des Jeux floraux est, depuis sept siècles, le symbole du rayonnement culturel de Toulouse. Cette société littéraire, la plus ancienne du monde occidental connue à ce jour, est fondée par « sept troubadours » de cœur à la Toussaint de 1323. Philippe Dazet-Brun, le secrétaire perpétuel de l’Académie des Jeux Floraux depuis 2016 explique :

On sait assez peu de chose sur eux, si ce n’est qu’ils ont l’habitude de se réunir hors des murs de Toulouse à cette époque, au verger des Augustines, un jardin que l’on situerait aujourd’hui entre la rue Gabriel-Péri et l’église de Saint-Aubin. Ils décident de créer un concours entre tous les poètes de langue d’oc, gratifiant le vainqueur d’une violette d’or. Cette première joute orale a lieu le jour de la Sainte-Croix le 3 mai 1324, avec comme premier vainqueur, Arnaud Vidal, récompensé pour un poème dédié à la Vierge Marie .

Et Philippe Dazet-Brun de poursuivre :

Les règles dudit concours sont codifiées par Guilhem Molinier qui rédige en 1355 les Leys d’Amor, véritable traité de la langue et de la poétique d’oc, transcrit sur un manuscrit finement enluminé. Marqué par un cérémonial exceptionnel et terminé par un immense banquet, la fête du Consistoire du Gai-Savoir est si réputée qu’en 1393 le roi Jean Ier d’Aragon dépêche une ambassade auprès du roi de France Charles VI pour l’aider à implanter une semblable manifestation à Barcelone.

Académie royale sous Louis XIV     

L’institution, initiée pour maintenir les traditions du lyrisme courtois en langue romane, exclut progressivement sa langue originelle au profit de la langue française. Sous cette poussée, les Jeux floraux distinguent Ronsard, Baïf et le dramaturge Robert Garnier.

En 1694, Louis XIV, par lettres patentes, érige l’institution en « Académie royale des Jeux floraux ». Supprimée comme toutes les autres académies durant la Révolution, elle est rétablie dans ses prérogatives par Napoléon en 1806.

Le jeune Victor Hugo y obtient ses premiers titres et Chateaubriand est reçu maître es jeux. Mais il faut attendre 1895 pour que la poésie en langue d’oc fasse son retour sous l’égide de Frédéric Mistral. Et Jean Jaurès, alors adjoint à l’Instruction publique, obtient le maintien de la subvention traditionnelle dévolue à l’Académie. 

Une institution ouverte à la jeunesse   

Afin de rajeunir son image, l’Académie s’ouvre aux jeunes talents et créé le Prix des jeunes poètes, avec trois prix, l’un pour les candidats des classes de CM2 et de 6e, l’autre pour les 12-15 ans, ainsi qu’un dernier pour les 16-25 ans. Et décerne depuis 2004 un Grand Prix de la chanson poétique, afin de promouvoir l’un des vecteurs les plus vivaces de la poésie.

Le 3 mai prochain à la Salle des Illustres du Capitole, les futurs lauréats recevront de nouvelles fleurs qualifiées par Philippe Dazet-Brun de « plus modernes et plus colorées que les modèles héritées du début du XIXe siècle. In fine, la tradition, c’est l’héritage du passé qui survit aux transformations pour être légué à l’avenir. Et de ce point de vue, le bouquet reste le symbole idoine de notre singularité ».

Mathieu Arnal

Infos pratiques :
Plus d’informations sur le site de l’académie des jeux floraux. Tél. : 05 61 21 22 85


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