
Les commerçants de la halle ne sont pas tous en phase avec le maire
Faut-il ouvrir davantage les halles de Guérande, symbole du commerce de bouche ? Pour le nouveau maire Nicolas Criaud, qui souhaite voir fonctionner « cet outil formidable » plus souvent, la réponse est « oui ». Actuellement, elle est ouverte les mercredi et samedi matins, également jours de marché.
Au cours du premier semestre 2018, l’élu et la manager de centre-ville Audrey Lefeuvre ont rencontré individuellement les 12 commerçants qui louent un étal sous le marché couvert pour proposer de tester une augmentation des jours d’ouverture hebdomadaire.
À l’origine, Nicolas Criaud la voyait bien ouvrir tous les jours. « Impossible » lui ont répondu les marchands. L’élu a revu sa copie.
On est partis sur deux jours supplémentaires, le vendredi et le dimanche. La majorité des commerçants est d’accord ».
Commerçants surpris
Une annonce qui a surpris les intéressés, pas vraiment en phase avec le maire.
Le chiffre d’affaires qu’on fait le samedi, on le fera sur trois jours, calcule l’éleveuse de volailles. Nous sommes déjà sur un autre marché le vendredi et le dimanche est notre seul jour de repos ».
Même son de cloche chez ses deux voisins, boucher et producteur de lapin.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’embaucher plus », regrette de son côté le fromager de Barreau et fils, qui vient de Montbert.
Non loin de là, la poissonnerie Marée distribution n’est pas emballée non plus.
Ça gâcherait les marchés du mercredi, où il n’y a déjà pas grand monde, et du samedi. La clientèle est vieillissante, ce sont des habitués qui ne reviendront pas tous les jours ».
Si la commerçante trouve la halle « très belle », elle estime que des aménagements ne seraient pas un luxe.
Par exemple, un ciel de lumière permettrait de mieux mettre en valeur nos produits ».
Plutôt favorable à une ouverture dominicale, le producteur des Volailles de Maisonneuve trouve ridicule d’ouvrir le vendredi.
C’est se tirer une balle dans le pied, un mercredi bis ».
Lui a déjà testé de venir certains jours en plus sous la halle du Pouliguen.
Ça m’est arrivé de faire 20 € dans la matinée ».
Le maraîcher Lemoine & fils pointe du doigt les difficultés à trouver du personnel pour venir travailler le dimanche.
Aujourd’hui, ce serait impossible d’ouvrir ».
Mis à part les Établissements Josso, ostréiculteur à Pen Bé, déjà présents le dimanche, l’idée municipale peine visiblement à séduire.
S’il n’y a que deux commerçants à venir, ce n’est même pas la peine. C’est l’ensemble ou rien », reprend le maraîcher qui va demander des comptes lors de la prochaine commission marché.
Débuts à Pâques ?
Le maire ne nie pas les difficultés.
La problématique, c’est l’embauche », confirme Nicolas Criaud. Nous allons travailler avec la Chambre des métiers pour former du personnel ».
L’expérimentation (si elle est toujours d’actualité !) devrait débuter à partir des prochaines vacances de Pâques (6 avril 2019). Pour quelle durée ? Cela reste encore à définir. « Un an me paraît un minimum pour se faire une idée », glisse le maire, qui souhaite profiter de cette extension pour proposer un service complémentaire aux consommateurs.
Les commerçants voient affluer une nouvelle clientèle, plus jeune, plus familiale. On leur a proposé de créer une association ou un GIE (Groupement d’intérêt économique) pour lancer un site internet de commande en ligne afin de répondre aux besoins actuels ».
Pas sûr que cela suffise à les convaincre.