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Denis Podalydès présente les Fourberies de Scapin, un grand classique de Molière, au Théâtre de Caen

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Rendez-vous du 11 au 14 décembre 2018, au Théâtre de Caen (Calvados), pour découvrir la pièce les Fourberies de Scapin, mise en scène par Denis Podalydès.

Rendez-vous du 11 au 14 décembre 2018, au Théâtre de Caen (Calvados), pour découvrir la pièce les Fourberies de Scapin, mise en scène par Denis Podalydès. (© Christophe Raynaud de Lage)

Attention, événement ! Le Théâtre de Caen (Calvados) accueille la troupe de la Comédie Française, ce qui se fait de mieux dans l’Hexagone. Du 11 au 14 décembre 2018, ces formidables acteurs joueront les Fouberies de Scapin, un grand classique de Molière mis en scène par Denis Podalydès. Interview. 

Une pièce « mise de côté » depuis 20 ans

Molière et vous, c’est une longue histoire… À quand remonte-t-elle ?
Denis Podalydès : (Il réfléchit) Mon premier texte appris par cœur venait justement des Fourberies de Scapin. J’avais rejoint le petit groupe théâtre de la classe de mon frère. J’étais tout jeune et je me souviens que j’essayais de déchiffrer ce français d’un autre temps.  Mon père avait une édition de Molière très ancienne, dans laquelle je me plongeais avec passion, avec une superbe typographie et de belles illustrations. À mes yeux, tout cela était très étrange, mystérieux et fascinant. Je ne comprenais pas les titres de pièces, ce que c’était que ce Tartuffe par exemple : je lisais le mot truffe, le mot tarte, et j’en concluais qu’il s’agissait plutôt d’une affaire pâtissière ! (Rires)

Votre vocation était née ?
Cela y a sans doute contribué, mais c’est un peu compliqué que ça. Cela découle d’une quantité de choses, raisons, circonstances et hasards. Ma vocation professionnelle est venue très tard, même si je me passionnais pour le théâtre depuis mon enfance. Je me destinais plutôt à l’école normale supérieure et à une carrière dans l’enseignement. Je voyais le théâtre comme quelque chose qui viendrait couronner ma vie de professeur. 

Les Fourberies de Scapin n’avaient pas été jouées depuis 20 ans, comment l’expliquez-vous ?  
Il y a des grands Molière qui sont montés très régulièrement, comme le Malade Imaginaire, qui est un peu le fonds de commerce de la Comédie Française. Mais Scapin avait un peu était mis de côté après la formidable mise en scène de Jean-Louis Benoit, qui avait eu tant de succès à la fin des années 90. Son travail était d’une telle qualité qu’il en devenait compliqué de faire mieux. 

Cela a mis la trouille à de potentiels successeurs ?
En quelque sorte, oui. Moi le premier ! J’ai longtemps hésité avant de me lancer dans cette aventure, à plus forte raison que je connaissais parfaitement l’adaptation de Benoit pour l’avoir vécue de l’intérieur, puisqu’il m’avait confié le rôle d’Octave. Avant ça, j’avais aussi été ébloui par le Scapin de Jean-Pierre Vincent campé par Daniel Auteuil. Je ne voyais pas comment je pouvais faire mieux ou aussi bien. 

La bande-annonce des Fourberies de Scapin : 

Langue magnifique et dialogues puissants

En quoi cette œuvre est si difficile ?
D’abord parce que c’est une pièce hyper connue et les gens qui la voient ne se laissent pas avoir comme ça. Une telle œuvre, jouée depuis des siècles, vous oblige à repasser par une étude du jeu d’acteur. On sait que la langue est magnifique et que les dialogues sont d’une puissance extrême, il faut donc trouver les manières artisanales, techniques et dramatiques adéquates. Et ces grands classiques sont des pièces qui s’incarnent, il faut donc caster les bons acteurs ! 

Parlons-en justement ! Votre Scapin, Benjamin Lavernhe, est une véritable révélation…
Je l’ai remarqué dès son arrivée à la Comédie Française. Ce garçon a mille qualités, de légèreté, d’humour, de finesse, de profondeur, de générosité, d’humilité aussi. Il possède un sens inné du rapport au public. Très tôt, je me suis dit que je voulais travailler avec lui, mais encore fallait-il que je trouve la pièce qui lui convienne. J’avais une œuvre en tête, puis notre administrateur général, Éric Ruf, m’a soufflé l’idée de relancer Scapin. J’ai tout de suite pensé à Benjamin, et aussi à Didier Sandre, car j’aime bien me reposer sur plusieurs comédiens. C’est comme le foot, on ne monte pas une équipe autour d’un seul joueur. 

Un mot sur votre mise en scène…
L’action se situe dans un port, un lieu de trafic et de brigandage, ouvert sur le monde, à la fois exaltant et inquiétant. J’ai aussi demandé au couturier Christian Lacroix de faire des recherches sur les tenues portées à Naples au XVIIIe siècle. Il m’a envoyé des très beaux modèles que nous avons retravaillés avec des matières plus contemporaines, comme le jeans par exemple. 

Pour finir, un mot sur vos projets…
J’ai une autre pièce qui tourne actuellement, Le Triomphe de l’amour de Marivaux, que vous pourrez voir au Théâtre de Caen, du 22 au 26 janvier 2019. Ce n’est pas un spectacle de la Comédie Française mais une production du Théâtre des Bouffes du Nord. Sinon, en tant qu’acteur, je commence les répétitions d’une adaptation de Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergman. 

Infos pratiques :
Du 11 au 14 décembre 2018, à 20h,
au Théâtre de Caen, 135 boulevard Leclerc, à Caen (Calvados).
Tél : 02 31 30 48 00. Tarifs : 10 à 35 euros. 


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