
Anaïs Marie et les Caennaises vont entamer la phase retour ce dimanche. (©Léa Quinio/Sport à Caen)
Ce dimanche 2 décembre, l’Ovalie Caennaise va entamer la phase retour de son championnat en Elite 1 contre Grenoble, où elles retrouveront une certaine Romane Silvestre. Pour l’heure, les Caennaises n’ont remporté qu’un de leurs duels face à Tarbes. Un premier bilan avant de retrouver le terrain avec Anaïs Marie, elle qui revient d’un stage avec la Marine.
Sport à Caen (S.C) : Vous avez clôturé la première phase du championnat sur une défaite face à Bobigny. Que retiens-tu de cette première partie de saison ?
Anaïs Marie (A.M) : La première partie de saison a été compliquée, on a laissé passer la victoire contre Lille, ce qui peut nous coûter cher pour la suite du championnat. Le groupe est un peu frustré, on a eu de bonnes phases de jeu mais ce n’était pas suffisant. On espère repartir sur de meilleures bases et arriver à développer notre jeu.
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S.C : Que faut-il travailler pour passer un cap ?
A.M : Il ne faut pas oublier que l’on a un groupe qui est jeune et très restreint. Il a du potentiel mais on manque encore de repères collectifs, surtout pour celles qui viennent d’arriver. Elles finiront pas trouver leur place. Le point négatif c’est que l’on manque d’agressivité mais par contre, on ne peut pas enlever notre esprit d’équipe. Il va falloir travailler sur la vitesse d’exécution et l’enchaînement des tâches.
S.C : Les départs de joueuses cadres comme Aude Béhague, Solveig de la Hougue ou Romane Silvestre vous coûtent-ils cher ?
A.M : Dans chaque équipe les départs importants coûtent chers, surtout quand on a un petit effectif. Il faut du temps pour se reconstruire mais la nouvelle génération arrive vite !
Sans moyens financiers, il n’y a pas de club. C’est un attrait d’avoir le nom d’une équipe de niveau pro et de pouvoir proposer aux filles recrutées des logements ou même une rémunération.
S.C : Les jeunes qui ont intégré le groupe ont-elles pris conscience de l’exigence du niveau ?
A.M : Oui, je pense. Après il faut du temps pour les amener au haut niveau mais elles ont déjà des bases solides. Le fait d’intégrer le physique et le même projet de jeu dès les cadettes est important car cela permet d’avoir une marche un peu moins haute en arrivant en senior.

Anaïs Marie, l’an dernier face au Stade Français. (©Léa Quinio/Sport à Caen)
S.C : Justement, existe-t-il vraiment un monde d’écart entre l’Armelle Auclair et l’Elite 1 ?
A.M : Bien sûr, il existe déjà un grand écart entre le haut et le bas de tableau en Élite 1. Certains clubs ont une équipe masculine en top 14 et forcément, c’est un atout indéniable. Cela permet d’avoir accès aux différentes infrastructures des pros. Sans moyens financiers, il n’y a pas de club. L’argent permet d’avoir de bons moyens matériels mais également d’aider au niveau du recrutement. C’est un attrait d’avoir le nom d’une équipe de niveau pro et de pouvoir proposer aux filles recrutées des logements ou même une rémunération. Je pense que l’Elite 1 commence à tendre vers la professionnalisation du rugby féminin même si cela prend énormément de temps.
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S.C : Vous retrouvez la compétition dimanche à domicile, comment envisages-tu cette la deuxième partie de saison ?
Elle commence ce week-end et j’espère qu’elle se passera mieux que la première. On va élever notre niveau de jeu tout en espérant que cela nous permette de gagner plus de matchs.
Le rugby féminin français a passé un cap depuis quelques années. L’équipe de France féminine fait partie des meilleures équipes du monde
S.C : Est-ce particulier d’avoir aussi peu de matchs dans une saison ?
Lorsqu’on était en Top 8 c’était déjà le cas, après ce qui est plus dérangeant c’est l’enchaînement des matchs. Parfois on joue trois week-end de suite et ensuite on a une pause de deux semaines et rebelote. Mais en février 2019, avec le tournoi des VI Nations, on va avoir un championnat réduit à 10 contre 10 donc cela va aussi permettre aux filles qui n’ont pas forcément de temps de jeu durant la saison de prendre un peu d’expérience sans avoir la pression de la descente en fin de saison. En plus pour Gwendoline (Pilon), Léa (Morel) et moi on a les stages du Rugby Club de la Marine donc ça nous fait du temps de jeu supplémentaire.
S.C : Jeff Mouton (l’entraîneur) notait Lille et Tarbes comme rendez-vous importants. En cas d’échec, serait-il envisageable de redescendre pour construire au mieux l’avenir ?
A.M : Si c’est un échec et que l’on redescend c’est qu’on le mérite. Cela voudra dire que l’on a pas su faire les choses comme il le fallait. C’est à nous de prouver qu’on a notre place et de tout faire pour rester en Élite 1.

Anaïs Marie est bien déterminé à démarrer la phase retour sur une bonne note. (©Léa Quinio/Sport à Caen)
S.C : Vous recevez Grenoble ce dimanche, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
A.M : On est plutôt en forme, on a bien préparé ce match. On a bien bossé la défense cette semaine. On est à domicile donc on espère ramener la victoire.
S.C : Vous allez aussi retrouver Romane Silvestre qui évolue désormais à Grenoble, c’est toujours un moment particulier…
A.M : Oui ça fait toujours drôle de jouer contre une ancienne coéquipière mais dans le jeu on la connaît bien aussi. Mais c’est d’autant plus dur pour elle car elles nous connaît toutes. On l’a retrouvera à la troisième mi-temps ! (rires)
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S.C : Pour finir, un petit mot sur la victoire historique des Bleues (avec Julie Duval) contre les Néo-Zélandaises ?
A.M : Cette victoire prouve que les françaises montent de plus en plus en puissance et que le rugby féminin français a passé un cap depuis quelques années. L’équipe de France féminine fait partie des meilleures équipes du monde, voir même LA meilleure (rires) !