![Jessy Deminguet et Anthony Gonçalves laissent déjà promettre une belle association au milieu du terrain.]()
Jessy Deminguet et Anthony Gonçalves laissent déjà promettre une belle association au milieu du terrain. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Sa prolongation de contrat, annoncée au cœur de l’intersaison, a envoyé un signal. Jessy Deminguet sera un joueur du Stade Malherbe Caen la saison prochaine, malgré la descente en Ligue 2, et cela atteste des ambitions du club. Le milieu de terrain de 21 ans, qui a prolongé jusqu’en 2023, va être amené à changer de statut – même s’il le réfute – après une fin de saison durant laquelle il a rappelé toute la pertinence des attentes qu’il avait soulevées. Entretien.
Sport à Caen : Jessy, on t’a vu aux avant-postes dès le premier entraînement. Déjà en jambes ?
Jessy Deminguet : J’ai bien bossé pendant les vacances, je me sens en forme. Le travail est réparti en groupes de VMA. Il y a ceux qui courent à 19 km/h, 18 km/h, 17 km/h… Je suis dans le groupe à 19 km/h. On fait beaucoup de tests physiques. C’est le début, c’est dur, mais il va falloir l’encaisser pour bien préparer ce championnat.
Est-ce que cela a été dur de vous remettre de la descente et du scénario que vous avez vécu ?
Au début oui, ça a été dur à encaisser. Après, il faut savoir l’avaler et passer à autre chose. Il y a une nouvelle saison qui va débuter, un nouveau coach, de nouveaux joueurs… Il va vite falloir tourner la page, et pour ma part c’est fait.
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Quel goût te laisse cette saison ? Sur un plan personnel, elle a été assez particulière…
J’ai vécu beaucoup de choses. J’ai connu deux maladies, une blessure, cinq matchs en-dehors du groupe. C’était dur à encaisser mais je suis jeune et j’ai beaucoup appris de cette saison. Je suis content d’avoir rejoué à la fin. J’ai essayé d’apporter tout ce que je pouvais mais cela n’a pas suffi. Maintenant, il faut vite passer à autre chose.
As-tu eu le sentiment de confirmer ta saison précédente malgré une première partie compliquée ?
Je pense qu’on est dans la continuité. Il faut continuer de progresser quand on vient de signer son premier contrat pro. Je sais qu’il y a des gens qui attendent beaucoup de moi. Il faut constamment se remettre en question et ne jamais croire que les choses sont acquises. En tout cas, c’est ma philosophie.
![Jessy Deminguet montre la voie à suivre dans une équipe du Stade Malherbe où il prend du galon.]()
Jessy Deminguet montre la voie à suivre dans une équipe du Stade Malherbe où il prend du galon. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
« Il y a un vrai projet »
Comment s’est faite ta réflexion autour de ta prolongation de contrat ?
Dans un premier temps, j’ai dit au président et à Yohan (Eudeline) que je voulais d’abord me reposer. Il fallait encaisser cette saison et oublier tout ça. Ils sont vite revenus vers moi. Ça m’a un peu choqué (sourire). J’ai réfléchi quelques temps mais cela a vite conclu sur une prolongation. C’est important pour ma progression.
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Caen est ton club de toujours ou presque (il y a joué dès l’âge de 11 ans). Cela compte dans ce genre de décision ?
Bien sûr, il y a toujours un penchant pour ce club. Cela a pesé dans la balance pour prolonger.
Après deux années en Ligue 1, d’autres auraient pu penser qu’il fallait y rester…
On aurait pu penser ça, oui. Je sais que certaines personnes m’ont fait la réflexion, mais moi je suis bien ici. J’ai parlé avec le président. Il y a un vrai et bon projet. Ligue 1 ou Ligue 2, ça ne change pas grand-chose. Il faut que je continue de progresser. J’espère faire le plus de matchs possible en Ligue 2 et réaliser une belle saison.
Ton statut va-t-il changer ? Ta prolongation a suscité beaucoup d’enthousiasme…
C’est possible. Il y aura un peu d’attentes, c’est normal d’un côté. Je ne vais pas changer de philosophie, je ne vais pas me mettre plus de pression que ça. Je vais tout donner comme d’hab’.
« Travailler pour le collectif, ça m’intéresse »
Continuer ta progression passe par quoi ?
Enchaîner beaucoup de matchs, dans un championnat que je ne connais pas. Cela passe aussi par une belle saison sur le plan collectif. Pourquoi pas soigner les stats, comme on dit, mais la priorité est de penser collectif. Travailler pour le collectif, ça m’intéresse beaucoup. Les statistiques, je n’y pense pas trop.
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![Jessy Deminguet a connu une première partie de saison 2017-2018 très délicate avant d'être incontournable sur la fin de saison.]()
Jessy Deminguet a connu une première partie de saison 2017-2018 très délicate avant d’être incontournable sur la fin de saison. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Il y a eu beaucoup de changements après la relégation, est-ce une bonne chose dans l’optique de reconstruction ?
Oui, c’est une bonne chose. On apprend à se connaître. Ce n’est pas seulement un nouveau coach, ce sont aussi des nouveaux joueurs qui arrivent. Il faut qu’on les intègre rapidement, qu’on trouve très vite une nouvelle âme. La préparation sert aussi à cela.
Rui Almeida sera ton troisième coach en trois ans. On devine que c’est à la fois enrichissant pour un jeune joueur, et à la fois une nécessité de refaire ses preuves…
Même quand le coach reste, il faut toujours être dans l’optique de faire ses preuves et de montrer de belles choses. Effectivement, j’ai connu trois coachs en l’espace de trois ans. C’est enrichissant parce qu’il n’y a pas forcément le même projet pour chaque coach, ni la même approche.
« Dans un coin de notre tête, on pense tous à la remontée
Qu’est-ce que Fabrice Garande et Fabien Mercadal t’ont-ils apporté ?
Le coach Garande m’a apporté beaucoup de confiance. J’étais jeune, je venais de débuter, ça a été très formateur. Il me disait de ne pas me mettre de pression. Le fait qu’un coach vienne me parler souvent, me dise de belles choses, a été très important dans ma progression. Le coach Mercadal était un peu comme ça aussi. Il aimait bien être proche de ses joueurs, discuter beaucoup avec eux. Sur ce plan, ils étaient assez similaires. En revanche, leur philosophie de jeu était différente.
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Quelles vont être les attentes du club à ton égard ?
On n’a pas trop évoqué le sujet mais je sais bien que s’ils m’ont prolongé, c’est avec l’envie que je sois le plus performant possible. On verra par la suite si les attentes se précisent, mais en tout cas je sais quelles sont les miennes.
La remontée doit-elle être l’objectif évident de l’année à venir ?
Le président parlait d’abord de reconstruire quelque chose de vrai. Bien sûr, dans un coin de notre tête, on pense à la remontée. Il va falloir mettre beaucoup d’ingrédients pour cela. Une saison, c’est long. C’est un marathon, comme l’a dit le coach.
![Jessy Deminguet entend "rester à [sa] place".]()
Jessy Deminguet entend « rester à [sa] place ». (©Aline Chatel / Sport à Caen)
« C’est important d’avoir une identité locale »
Beaucoup se réjouissent déjà de ta possible future association avec Anthony Gonçalves au milieu. Comment vois-tu les choses ?
Je n’anticipe rien. Ma place n’est pas acquise et celle d’Antho non plus. J’ai déjà parlé quelques fois avec lui, c’est quelqu’un de très bien, de très mature mais qui parle aussi très, très bien aux jeunes. J’ai évoqué deux, trois sujets avec lui. J’ai bien aimé son approche avec nous, les jeunes, et avec l’ensemble du groupe. On l’a bien accueilli et il nous le rend bien.
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La perspective d’être encadré par un joueur comme lui est importante à ton âge ?
Que ce soit moi ou n’importe quel autre jeune, c’est important d’être encadré par ce genre d’homme, d’abord, et de joueur. On apprend beaucoup d’eux. Je disais déjà cela de Julien Féret. C’est la réalité : il faut apprendre de ces joueurs qui ont un grand vécu, une belle carrière, et essayer de faire pareil.
N’es-tu pas un cadre pour ceux qui sont encore plus jeunes et qui arrivent dans l’équipe ?
J’ai un peu plus de vécu qu’eux, c’est vrai, mais je ne suis pas quelqu’un qui va prendre la parole dans le vestiaire, être agressif, etc. Par contre, si j’ai quelque chose à dire, j’irai vers la personne. Mais être cadre, c’est un très grand mot. J’ai lu des choses dans ce sens mais je ne déroge pas à ma philosophie. Je reste comme je suis.
On a beaucoup parlé de l’identité Malherbe ces derniers temps. T’inscris-tu là-dedans ?
C’est quelque chose qui me parle beaucoup et qui semble parler au président. Il l’a mis en avant dans les interviews qu’il a faites. C’est important d’avoir une identité locale. J’ai vu l’arrivée de Cédric Hengbart chez les jeunes, je pense que ça va leur apporter beaucoup. C’est bien ce que fait le club.