![Margo Dollion possède déjà une garde-robe de maillots bien garnie.]()
Margo Dollion possède déjà une garde-robe de maillots bien garnie. (© Le Journal de l’Orne)
La famille Dollion ne s’ennuie pas. Entre l’entretien quotidien des chevaux et les courses cyclistes de ses enfants, Mickaël Dollion ne s’accorde que très peu de repos. L’entraîneur de trotteur vit à Tournai-sur-Dives, près d’Argentan.
Cheval et vélo, deux passions qui l’animent et qu’il partage avec son épouse Caroline et ses deux filles, Margo et Pauline.
« J’ai commencé à faire du vélo en étant licencié au club d’Alençon-Damigny qui comptait dans ses rangs de très bons coureurs », se souvient-il. À 18 ans, Mickaël Dollion stoppe les courses pour se concentrer sur ses études.
« J’ai repris le vélo il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, c’est très difficile de concilier les courses de chevaux et le cyclisme », reconnaît-il, les traits marqués par la fatigue.
C’est un métier où il n’y a jamais de temps de mort, je prends que deux semaines de congé par an.
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« J’ai toujours la rage de gagner »
Malgré tout, le goût pour le cyclisme ne l’a jamais quitté. Ses deux filles ont emboîté le pas de leur père. L’aînée, Margo, a découvert ce sport par hasard il y a six ans.
Caroline, sa maman raconte :
Je l’ai inscrite à l’Espace Xavier-Rousseau qui propose des activités multisports afin que les jeunes puissent découvrir et s’initier. Elle n’a pas hésité et m’a clairement dit qu’elle voulait faire du vélo.
La jeune fille débute dans les premières catégories au club du Vélo Club Nonant-le-Pin qui dispose d’une école de cyclisme pour former les jeunes.
La féminine qui passe en classe de cinquième au collège Jeanne-d’Arc d’Argentan à la rentrée, gravit les échelons et épate son entourage.
« Dès les catégories pupilles, je rivalisais avec les garçons », s’amuse-t-elle avec un sourire malicieux.
Pourtant, pas facile de se faire une place dans un milieu très masculin.
« Le cyclisme féminin se développe petit à petit, mais je suis encore étonnée que sur certaines épreuves, on ne récompense pas la première féminine », remarque Caroline Dollion. La benjamine n’a pas froid aux yeux et avant chaque compétition c’est le même rituel.
Avant le départ, je me mets dans ma bulle avec comme objectif en tête de donner le meilleur de moi.
Avec l’esprit d’attaque, Margo n’aime pas se tourner les pouces au sein du peloton.
J’ai toujours la rage de gagner.
Et quand elle échoue, l’orgueil en prend un coup. « Je veux toujours me surpasser pour la prochaine course », glisse-t-elle.
Comme toute jeune sportive qui a ses idoles, Margo Dollion fait de Pauline Ferrand-Prévôt son modèle.
C’est une fille qui a beaucoup de courage et qui se bat de tout le temps.
De même pour Mickaël qui a commencé le cyclisme sous d’autres champions tels que Miguel Indurain ou Charly Mottet.
Trophée de France
Par son tempérament de championne, Margo empile les victoires et s’affiche dans les comptes rendus sportifs très fréquemment. Des résultats qui l’ont hissée en équipe de Normandie pour participer au trophée de France des jeunes cyclistes, disputé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en juillet dernier.
L’équipe a terminé à la cinquième place sur les quatorze formations engagées. À titre individuel, Margo a cumulé trois tops dix dont une huitième place lors de l’épreuve sur route.
« Un très bon résultat pour mon objectif de la saison. En plus, le circuit était tout plat alors que je préfère quand c’est vallonné », commente-t-elle.
Après les vacances, la féminine sera engagée pour la finale du challenge littoral à Mondeville où elle est actuellement en tête de sa catégorie.
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« Du plaisir avant tout »
Pour la saison prochaine, Margo passera une étape importante en intégrant la catégorie minime.
Les distances des courses passent de 15 à 30 kilomètres. Il va falloir que je m’y adapte avant d’enjamber sur des plus épreuves plus importantes dans ma deuxième année de minime.
La pépite ornaise ne se fixe pas d’objectifs à long terme préférant y aller étape par étape.
« Les études d’abord », clame avec le sourire Mickaël devant sa fille qui envisage de suivre des études de médecine après le lycée.
La collégienne aime aussi changer de disciplines en faisant du VTT l’hiver et de la natation.
« Ça reste avant tout du plaisir et, chaque année, on demande à Margo si elle veut reprendre une licence », ajoute Caroline.
Les performances sportives de la jeune cycliste étonnent ses amis. « Quand je dis que je pratique le cyclisme, on me prend pour une malade », relate Margo.
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Changer d’environnement
Pour sa famille, le cyclisme permet de déconnecter du travail.
« La course de vélo, c’est notre sortie familiale du dimanche », expliquent les parents. Un changement d’environnement qui leur « permet de rencontrer d’autres personnes ».
Pour son père, voir ses filles courir lui donne envie d’épingler un dossard.
« Si je veux suivre Margo à l’entraînement, il faut que je roule sinon un jour je vais plus pouvoir la suivre », plaisante-t-il.
Mickaël Dollion diversifie son activité physique en faisant de « la course à pied, ça prend moins de temps ».
Avec des objectifs en tête comme le duathlon de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne), en octobre prochain.
L’adepte des efforts solitaires envisage aussi de préparer des cyclosportives.
Le Tour du Mont Blanc ou l’étape du Tour [de France]
Des épreuves corsées qui n’effraient pas le quadragénaire qui a participé, par équipe, aux 24 heures du Mans à vélo, il y a deux ans.
Et confirme que le cyclisme reste « son loisir préféré ».
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Jules DERENNE